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  • Danièle Godard-Livet

R comme Recensements


J'ai une attirance considérable pour les recensements qui sont les sources que j'affectionne le plus particulièrement. C'est littéralement comme d'entrer dans la maison de nos ancêtres et d'y vivre quelques années durant.

Les dates de naissance sont un peu approximatives, les graphies des noms et les prénoms différent en partie des actes d’état civil, les professions changent selon le bon vouloir de l'agent recenseur ou la volonté du déclarant, et parfois même les liens de filiation sont fantaisites mais quels trésors !

On voit grandir les enfants, partir les adolescents, vieillir les parents, héberger un aïeul ou un jeune couple. Parfois on a des domestiques ou l'on est domestique soi-même chez quelque plus riche que soi ; parfois on cohabite avec d'autres familles alliées ou non ; parfois on a un pensionnaire. Et puis on a des voisins, qui feront des mariages futurs ou des inimitiés tenaces.

C'est grâce aux recensements que j'ai retrouvé la mystérieuse tante Gal.

Dans ma famille paternelle, dès l'enfance, j'ai entendu parler de la tante Gal, de son héritage, de son caractère, de sa scandaleuse vie à Lyon, de ses titres d'emprunts russes….Mais personne pour me dire quels liens elle avait avec ma famille ! Au point que je me demandais si on ne l'appelait pas « tante Gale » à cause de son très mauvais caractère !

C'est dans les recensements de 1921 de Vollore-montagne (sur micro-fiches, tirés sur l'exécrable imprimante qui est connectée au lecteur et délivre des impressions pour quelques centimes) que j'ai vu apparaître pour la première fois le nom de Gal. Le foyer était composé de - Marie Joseph Auguste Gal né à Mende, de Marie Antoinette Gal son épouse, et de Félicie Guyonnet, dite leur fille. Et ils vivaient chez mes arrière-grands-parents Antonin Guyonnet et Angèle Aimée Guyonnet et leurs trois filles, Maria, Finette et Camille.

Il ne me fut pas difficile de retrouver les Gal dans les registres de Mende, ni l'acte de mariage de Marie Antoinette et Marie Joseph Auguste à Vollore-Montagne à Vollore-Montagne en 1900. Marie Antoinette n'était autre que la sœur aînée de mon arrière-grand-père paternel, revenue avec son mari passer sa retraite dans le hameau où habitait son petit frère. Quant à Félicie Guyonnet que l'agent recenseur avait pris pour sa fille, il s'agissait en fait de sa sœur, dont il me fut confirmé par la suite qu'elle avait toujours servi de domestique à sa grande sœur et avait toujours vécu avec le couple.

Mais comment retrouver la tante Gal à Lyon ? Les recensements existent, mais les consulter est une autre affaire que de retrouver une personne dans un hameau d'une centaine d'habitants ! J'avais deux indices : Marie Antoinette était la domestique d'un médecin lyonnais et elle avait épousé un télégraphiste. Sur l'annuaire des professions de Lyon de la fin du 19eme siècle, j'ai recherché tous les médecins domiciliés dans les rues proches de la poste centrale de Lyon, faisant l'hypothèse que domestique d'un vieux médecin, Marie Antoinette n'avait pas beaucoup de libertés, hormis quelques sorties dans le voisinage pour faire les courses.

Effectivement, en 1886, Marie Antoinette a 21 ans était domestique chez le docteur Jérôme Vacher au 22 rue d'Ainay :

Le 30 décembre 1899, le docteur Vacher mourut à quatre-vingt-huit ans à Lyon :

et le 29 septembre 1900 Marie Antoinette Guyonnet épousa Marie Joseph Auguste Gal à Vollore-Montagne.

J'ai eu moins de chance pour son portrait (je n'ai que la photo de son mari) et pour son contrat de mariage (établi à Caluire, chez un notaire qui n'a jamais répondu à mes lettres !)

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