La galerie La Mare (7 montée des carmélites à Lyon) propose jusqu'au 20 octobre une série d'images de Chloé Colin...et un long collage de textes, composés par ses proches à sa demande, en réponse à la question des origines.
Chloé a si bien mêlé les différents témoignages qu'il est presque impossible de savoir qui parle dans cette famille française depuis deux générations. Cela donne un texte très étrange qui parle d'exil, d'abandon d'un pays ou d'une culture, sans pathos ni regret, mais avec des questions et même une sourde inquiétude chez certains. Des mots et des expressions nous accrochent et nous transportent : Tunisie, Maroc, valises, Ardennes, France, Biélorussie, Paris, Moscou, St Pétersbourg, juif sépharade, citoyen soviétique russophone, peau blanche du Nord, catholique, protestant, juif, Israël, tradition d'accueil orientale qui transparaît, prénom donné aux enfants, rites regrettés.
Les images reprennent cette idée du collage, de la transplantation plus ou moins réussie, de l'abandon plus ou moins consenti, des opportunités saisies par choix ou pour sauver sa vie, du risque de la perte d'identité ou de la chance de se fondre sans se distinguer sans être assigné à une origine.
Dépaysement garanti avec ces belles images tendres qui évoquent des trajectoires complexes et le rapport apaisé que l'on peut avoir avec ses origines à partir du moment où on les connaît, où l'on n'est plus un transfuge mais simplement un individu qui a une histoire mais qui choisit sa vie et construit son identité librement.
Allez voir cette exposition, elle vous plaîra certainement !