Casey Neistat est un vlogeur aux 11 millions d'abonnés. Père à 17ans, il n'a jamais terminé ses études. Il vient de s'acheter une maison à 3,5 millions de dollars à Venice et quitte New York. Vous pouvez le retrouver sur Youtube. Il a 37 ans. https://www.youtube.com/watch?v=jG7dSXcfVqE
Rattrapeur d’eau verte en piscine n’est pas un métier, mais j’en ai fait mon job de vacances pendant toutes mes études secondaires à partir de la troisième. Tondre les pelouses, nettoyer les terrasses au karcher, promener les chiens, s’occuper des chats et des plantes aurait pu me rapporter de l’argent aussi, mes copains s’en contentaient dans le grand lotissement plutôt huppé où nous habitions. Nous n’avions à l’époque que nos jambes et nos vélos pour nous déplacer et la concentration d’un marché solvable était une condition nécessaire à l’exercice de nos activités. 400 habitations de cadres sup et autres professions libérales suroccupés et surstressés constituaient l’environnement idéal.
Un modeste site internet détaillant nos spécialités (avec nos photos et vidéos youtube en action), des flyers dans les boites aux lettres avec nos numéros de téléphones portables avaient suffi à lancer notre petite entreprise. La chimie c’était mon truc et il suffit d’avoir vu un jour la tête désespérée d’un propriétaire de piscine dont le bassin ressemble à une mare à grenouille pour savoir qu’il ferait n’importe quoi pour retrouver le miroir des eaux cristallines qu’on lui a vendu.
Très professionnel, je commençais par un diagnostic, une liste de produits à mettre à ma disposition, et un devis d’intervention après m’être enquis du type de piscine (volume, carrelage ou liner), du mode de filtration utilisé (sable, diatomée, poche ou cartouches) et des pratiques d’entretien habituelles (mode d’hivernage, couverture ou non). C’est là que j’emportais l’affaire, le sérieux et l’absence de précipitation paient toujours. En fait, un constructeur local détenait pratiquement tout le marché et dans les cas les plus compliqués j’allais faire un tour chez son revendeur pour obtenir quelques conseils en prétextant les soucis de la piscine familiale. Nous étions vraiment au point mes co-entrepreneurs et moi, diagnostic et réseau de conseil gratuit (vétérinaires du coin, Gamm Vert, vendeur de tondeuses et de Karscher) ont fait notre succès grâce au bouche-à-oreille. Développer la confiance était notre credo.
Mais revenons à mon domaine de spécialité, la chimie des piscines. Il faut considérer l’eau des piscines comme un organisme vivant et la surveillance est essentielle après l’adjonction des produits et la mise en marche des systèmes de filtration. Une surveillance immobile qui laisse beaucoup de temps à d’autres occupations contrairement aux autres spécialités de mes potes. Le rêve, la lecture, la méditation, la musique et l’émerveillement devant les transformations qui s’opèrent qui n’est pas le moindre des bonheurs de ce « travail ».
À Pâques, lors des remises en eau après l’hiver, je n’avais guère de visite hormis celle ronchonne du ou de la propriétaire qui trouvait toujours que cela n’allait pas assez vite. Et parfois la pluie était de la partie et le froid. Il me fallait alors trouver un abri et ne pas oublier un bon équipement (je travaillais alors avec mes vêtements de ski et des bottes). En été c’était tout différent (les piscines tournent aussi en été), j’avais souvent la compagnie de baigneuses et de baigneurs réduits aux bains de soleil en attendant le retour de l’eau bleue. C’est là que j’ai fait la connaissance de Candice Pool (ça ne s’invente pas), jeune fille au pair qui est devenue ma femme. Nous venons d’acheter à Venice une maison avec piscine intérieure, un peu chère, mais vraiment très cool. Promis, le prochain vlog ce sera au bord du miroir.