Le métier de biographe n'est pas toujours facile, si le narrateur n'a pas vraiment envie de raconter sa vie, ou s'il ment effrontément.
Deux romans très différents racontent ces situations; dans les deux cas, les services d'un biographe sont un cadeau offert au narrateur :
- La légende de nos pères de Sorj Chalandon où le biographe découvre que celui qui se disait héros de la résistance n'a pas participé aux actions qu'il rapporte (c'est sa fille qui lui avait offert de raconter sa vie !);
- Le dernier mot d'Hanif Kureishi où le biographe, invité chez le narrateur, grand écrivain nobelisé, a bien du mal à seulement le rencontrer et à recueillir les souvenirs qu'il venait chercher (c'est un éditeur qui avait mandaté le biographe en espérant faire un succès de librairie).
Le héros de la résistance en était peut-être venu à croire ce qu'il racontait et le grand auteur est content d'avoir de la compagnie mais pense qu'il a tout dit dans ses livres et que le reste n'a aucune importance.
Tout le monde n'a pas envie de raconter sa vie, ni la vérité. Et c'est très bien ainsi.