En ce deuxième jour de déconfinement, quoi de mieux que de poursuivre la lecture de Chez soi, l'essai de Mona Chollet ! Il était en lecture libre sur Calameo jusqu'au 10 mai, mais je ne l'ai pas terminé et donc acheté (9,90 euros en e-book).
Mona Chollet prend le parti de défendre le chez soi, "le parti des casaniers habitués à susciter autour d'eux la perplexité, voire la pitié ou l'agressivité...contre les vertus surestimées du mouvement perpétuel."
Je me reconnais assez parmi les casaniers, même si il m'arrive de succomber aussi aux plaisirs du voyage.
A l'écart d'un univers social saturé d'impuissance, de simulacre et d'animosité, parfois de violence, dans un monde à l'horizon bouché, la maison desserre l'étau. Elle permet de respirer, de se laisser exister, d'explorer ses désirs...[...] j'aime assez l'image à laquelle recourt l'architecte américain Christopher Alexander : si une personne ne dispose pas d'un territoire propre, attendre d'elle qu'elle apporte une contribution à la vie collective revient à "attendre d'un homme qui se noie qu'il en sauve un autre."
J'aime qu'on prenne en compte le besoin de réfléchir, de lire, de se poser, d'apprendre, d'écrire, de rêver, de s'ennuyer sans lesquels nous n'avons rien à apporter aux autres et qui petit à petit nous disperse et nous vide dans une agitation précipitée et incessante. C'est un luxe et un besoin fondamental.
Mona Chollet donne de beaux exemples d'écrivains voyageurs et peut-être du plus célèbre d'entre eux, l'auteur de l'usage du monde : Nicolas Bouvier, qui comme tous les écrivains voyageurs nous charme plus par sa culture, ses références, sa réflexion que par les lieux qu'il parcourt et les personnes qu'il rencontre.
Mais il y a bien d'autres choses dans ce livre séduisant. Je n'en suis qu'au début et je ne doute pas qu'il me reste encore à vous raconter pour vous inciter à le lire. Merci à la bibliothécaire de Lissieu qui m'a mis sur la piste.
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