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Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Isolement - Jour 22


amaryllis confiné

Il fait beau dehors, on peut manger sur la terrasse, la glycine et les iris sont en fleurs comme les tulipes et les arbres fruitiers. Même si nous restons à la maison, le confinement est plus doux près de la nature.

La chose qui m'a le plus frappée depuis le 16 mars, c'est le départ en masse des urbains vers la campagne. Tous ceux que je connais (ou presque) ont rejoint leur maison de campagne ou la maison de leurs parents à la campagne ! Les données de localisation des téléphones portables l'avaient montré, je l'ai vérifié auprès de mes connaissances. Le besoin d'espace et de nature a guidé les citadins vers des lieux plus supportables en période de confinement.

Cet engouement pour la campagne sera-t-il une constante du monde d'après, effaçant totalement l'opposition ville-campagne déjà bien atténuée (partout où la connexion internet est rapide et la gare pas trop éloignée) ? Difficile à dire, malgré les tendances imaginées par les penseurs d'avenir qui pronostiquent la revanche des campagnes, références à l'appui.


En termes d'avenir, on peut tous donner son avis en répondant à l'aide à l'auto-description proposée par Bruno Latour dans un article paru le 30 mars sur AOC : Imaginer les gestes barrière contre le retour à la production d'avant crise et mettre sa réponse ici ou garder les réponses pour soi et les discussions entre amis autour d'un apéro zoom ou jitsi. Voilà les questions (j'ai répondu, mais je ne vous donnerai pas aujourd'hui mes réponses):


Attention : ceci n’est pas un questionnaire, il ne s’agit pas d’un sondage. C’est une aide à l’auto-description*. Il s’agit de faire la liste des activités dont vous vous sentez privés par la crise actuelle et qui vous donnent la sensation d’une atteinte à vos conditions essentielles de subsistance. Pour chaque activité, pouvez-vous indiquer si vous aimeriez que celles-ci reprennent à l’identique (comme avant), mieux, ou qu’elles ne reprennent pas du tout. Répondez aux questions suivantes :

Question 1 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?

Question 2 : Décrivez a) pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/ superflue/ dangereuse/ incohérente ; b) en quoi sa disparition/ mise en veilleuse/ substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/ plus cohérente ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 1.)

Question 3 : Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

Question 4 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/ reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

Question 5 : Décrivez a) pourquoi cette activité vous apparaît positive ; b) comment elle rend plus faciles/ harmonieuses/ cohérentes d’autres activités que vous favorisez ; et c) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 4.)

Question 6 : Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs à acquérir les capacités/ moyens/ revenus/ instruments permettant la reprise/ le développement/ la création de cette activité ?

(Trouvez ensuite un moyen pour comparer votre description avec celles d’autres participants. La compilation puis la superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.)

*L’auto-description reprend la procédure des nouveaux cahiers de doléance suggérés dans Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s’orienter en politique. Paris, La Découverte, 2017 et développés depuis par un groupe d’artistes et de chercheurs.

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