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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Isolement - jour 44


La passion d'enclore sa propriété est une passion bien française qui donne parfois des résultats étonnants, comme cet enclos en cours de construction en juillet 2019 qui est aujourd'hui achevé et clos par un portail... du plus bel effet ! Et même si les voisins s'en seraient bien passé !


Le résultat est austère, mais chacun chez soi !

Ne pas être vu, délimiter clairement ses possessions, se protéger des intrus malveillants, faire propre, tout cela est à l'oeuvre pour la plus grande joie des vendeurs d'enclos et de portails.







Versions végétales, versions bois, versions grillage complété par une bâche, version composite (gris ardoise à la mode), tout est bon pour se sentir vraiment chez soi...jusqu'à se priver de la lumière du jour et à rentrer chez soi par un petit trou dans la haie, comme un lapin dans son terrier !










Je ne suis pas géomètre, mais petite fille de paysan (et aussi ingénieur agronome), je connais cette crainte du ratirage* qui tient au corps des agriculteurs et aiguise leur attention aux limites. Quelle se transmette si bien aux urbains qui n'y perdront aucune récolte est une découverte. En mai 2018, j'ai souri lorsque ma voisine s'est appliquée à faire édifier socles en béton, piquets en acier et grillage pour délimiter la parcelle qu'elle laissait s'ensauvager depuis des dizaines d'années, au point que j'y coupais les ronces pour qu'elles n'envahissent pas ma terrasse. Me soupçonnait-elle de ratirage* ? Je n'aurais pas dû en rire car la passion de la clôture a de beaux jours devant elle ! *le ratirage : ce vilain geste consiste à mordre d’une ou de plusieurs raies le champ du voisin. En résumé du vol. La passion de la terre acquise are par are rencontre là son expression extrême.


Je ne sais pas s'il existe des règles d'urbanisme (comme dans certains règlements de lotissement), des préconisations de hauteur, de composition,d' épaisseur pour délimiter son enclos. Pendant ma promenade dérogatoire dans moins d'un kilomètre autour de chez moi, j'ai constaté une belle diversité, même dans les installations les plus récentes ! Diversité qui ne compensera jamais la biodiversité, car les amis des barrières se défient des végétaux qui ont le mauvais goût de pousser, de faire de l'ombre et de perdre feuilles, fleurs et fruits qu'il faut balayer.

Qui a dit que les Français n'aimaient pas le confinement ?




Une petite dernière, à claire voie, pas vraiment droite mais bien haute !



Rassurez-vous, il existe aussi à Lissieu des haies basses avec des espèces végétales variées et fleuries !

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