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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Isolement - jour 49


Quand les herbes s'allongent, que les épis se forment et lâchent leurs étamines et leur pollen, c'est un moment qui donne irrésistiblement envie de marcher...longtemps.


L'importance de la marche pour la mise au clair des idées, c'est justement le sujet que traite Michel Houellebecq dans sa lettre de confinement lue comme d'autres depuis le début du confinement sur France Inter tous les matins à 8h 55 chez Augustin Trapenard dans le billet lettres d'intérieur.


Je ne m'y étais pas intéressée jusqu'à maintenant, car je trouve Augustin un peu maniéré, mais je vais suivre désormais ce billet. 2 à 3mn d'écoute chaque jour, ce n'est pas cher payé pour percevoir la diversité des sensibilités face au confinement et à l'avenir.


Pour terminer sur la lettre de Houellebecq, elle n'apporte pas grand chose de nouveau à sa vision pessimiste (mais souvent pertinente) du monde dans lequel nous vivons : nous avions déjà pris amplement le chemin de la dématérialisation, de la dépersonnalisation du monde, l'obsolescence des relations humaines.

L’épidémie de coronavirus offre une magni­fique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines. Ce qui me fait penser à une comparaison lumineuse que j’ai relevée dans un texte anti-PMA rédigé par un groupe d’activistes appelés « Les chim­panzés du futur » (j’ai découvert ces gens sur Internet ; je n’ai jamais dit qu’Internet n’avait que des inconvénients). Donc, je les cite : « D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard, semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plateforme web. » Le covoiturage, la colocation, on a les utopies qu’on mérite, enfin passons.

Bon, c'est Houellebecq, excessif, outré, mais pertinent dans la perception de certaines tendances lourdes. Il y a des lettres beaucoup plus réjouissantes. Aucune raison de s'en priver et de croire que les pires tendances ne sont pas inéluctables.

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