top of page
  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

J'habite la maison Souzy

J'habite la maison Souzy et René Souzy est venu me rendre visite hier après-midi pour revoir la maison quittée il y a plus de cinquante ans.


Ma chambre se trouve dans l'ancien fenil, mon salon occupe l'écurie de Bijou le cheval, mon séjour et ma cuisine ce qui était le hangar à outils et ma terrasse a été construite sur la fosse à fumier. C'était, à l'époque des Souzy, une grange fermée de bardeaux, transformée en maison en dur dans les années 80 par le premier nouveau propriétaire.

Les Souzy habitaient le corps de bâtiment en pisé : la chambre du grand-père est devenue chambre d'amis, l'entrée était la pièce à vivre de la famille avec sa cuisine sous l'escalier qui lui n'a pas changé, toujours fait de marches en calcaire à gryphée qui conduisait aux deux chambres ; en haut c'était un grenier, aujourd'hui transformé en chambres. De la pièce à vivre on pouvait passer dans la petite cour et accéder à l'étable à vaches. Cette porte est aujourd'hui murée.

D'autres appentis complétaient l'ensemble autour de la grande cour : la maisonnette où s'engraissait le cochon, le four et le chaudron qui servait à la lessive. La piscine a pris la place de la serve aux grenouilles et du jardin potager. Des poules et des moutons complétaient le cheptel de la ferme. C'était avant la construction du lotissement des cerisiers !

L e chemin de la tappe était encore un étroit chemin rural et pour tourner avec le cheval et la charette, on mordait sur le talus du voisin qui n'aimait pas cela.


Les Souzy arrivés à Lissieu après la seconde guerre mondiale étaient les métayers des propriétaires du château de Monvallon. Madame la baronne invitait les enfants à boire une citronnade près des tennis où des gens tout habillés de blanc jouaient à un jeu inconnu. Les Souzy exploitaient une douzaine d'hectares de prés et de vergers. Ils avaient pour voisins les Damour, métayers de Demule-Bouttet de Montfort et les Roche-Circaud de la Guerre. La commune a gardé longtemps leur souvenir car leur fille de 13 ans a été tuée par un chauffard en sortant le l'école sur la nationale 6. Lorsque la propriété a été vendue dans les années 70-80, on a demandé aux Souzy de partir (ils n'étaient que locataires, bien qu'ayant consacré trente années de travail à ces terres promises au lotissement des cerisiers). Ils se sont établis à Fleurieux sur l'Arbresle avec leur fils.


Le hameau de la Buchette, déjà présent sur le cadastre napoléonien (1828 pour Lissieu) abritait aussi les Vianay-Michel, des propriétaires originaires de Dardilly venus à Lissieu avant la révolution. Michel Vianay (1734-1819) était l'ancêtre de 7eme génération de la propriétaire qui a vendu en 2020 ; élu officier municipal dans le premier conseil général de la commune, il ne savait pas écrire, mais ses descendants n'on jamais quitté les affaires de la commune jusqu'au début du 20eme siècle.

Si la vente des années 70-80 avait conservé intact le hameau, la vente de 2020 l'a profondément transformé en conduisant à la démolition de l'étable et de la grange qui la surmontait pour créer un jardin pour les nouveaux propriétaires. Les façades sur la rue ont été conservées, comme la vieille batisse du père Michel et ses granges réaménagées en logements. En revanche, que dire de la maison neuve construite derrière ?


Comme tous les hameaux historiques de Lissieu, La Buchette est maintenant perdue au milieu d'un tissu pavillonnaire. L'évolution depuis les années 1950 (années 50 où Lissieu n'avait guère changé depuis le cadastre napoléonien de 1828) est considérable...comme dans toutes les communes avoisinantes.


l'urbanisation des hameaux historiques de Lissieu. Fonds de carte emprunté au cahier communal du PLU-H

Quelle sera l'évolution future ? Autre chose se dessine loin de l'urbanisation accélérée, car la commune possède de moins en moins de terrains plats. Autre chose qui sera peut-être pire : un village sans services, sans commerces, d'habitat pavillonnaire entouré de zones d'activité au bord des autoroutes A6 et A89 et dépendant des communes avoisinantes pour presque tout ? C'est pourtant un joli village au pied des Monts d'or ! Mais attention, du haut de la colline de la roue, si on ne voit pas l'autoroute, on l'entend très bien.



Lissieu vu du conservatoire du Gamay (côteau de la Roue)




49 vues0 commentaire
bottom of page