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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

L'entreprise titanesque de Nelly Monnier et Eric Tabuchi


photo eric tabuchi

Nelly Monnier et Eric Tabuchi ont entrepris de créer un atlas des régions naturelles de France à partir de photographies. Ils viennent de mettre en ligne 15 000 clichés rassemblés depuis 2017 sous forme d'un site gratuit où la recherche peut se faire par petite région naturelle ou par mot-clé.

Leurs règles : photographie frontale et sans aucun être humain. Il faut y ajouter, de mon point de vue, le goût pour un éclairage neutre et le génie de découvrir des pépites d'étrangeté comme cette photo que vous trouverez sous les mots-clé suivants : Oisans, 1850-1918, maison bourgeoise, cité ouvrière.

Secteurlambda.fr pays d'origine de Nelly Monnier et Gaëlle Delort est une zone de prospection géographique particulière couvrant le Bugey, la Dombes, la Bresse et le Revermont. Et vous pouvez y acheter des tirages.

Nelly Monnier et Eric Tabuchi se défendent d'un goût pour ce qui est laid... sans s'interdire de photographier le moche. cf leurs propos recueillis par Clémentine Mercier pour Libération ci-dessous :

«Nous ne critiquons pas ce que l'on photographie. Rien de ce que nous prenons en photo n'est moche. Il ne s'agit pas de décrire la France comme un trou à rats...
J'essaie quand même de photographier le contemporain dans ce qu'il a d'assez moche. Un archétype de laideur, cela devient beau n'est-ce pas ? Je me dis toujours : "Et si Walker Evans était encore vivant ? Est-ce qu'il photograhierait ça ?"»

Ils prônent l'empathie et n'en manquent certainement pas :

«J'ai beaucoup d'affection pour le crépi de façade : il est lié à l'après-guerre, à la ruralité. Tout le monde pense que le crépi indique une uniformisation, une banalisation de l'architecture alors que c'est un moyen d'expression, ce sont des signatures d'artisans, de maçons.»

J'essaie moi aussi de photographier (modestement) les territoires, de comprendre de quelle histoire ils sont le résultat, comment les gens y vivent, vers quelles transformations ils aspirent. J'ai besoin d'y rencontrer des gens, de parler avec eux, d'apprendre sur l'histoire du lieu et son avenir, car aucun paysage n'est figé et il ne me suffit pas d'enregistrer un état particulier. Désormais, je me servirai de l'atlas des régions naturelles comme d'un dictionnaire, mais je continuerai à conduire mes explorations à ma guise.

Mes trois livres autour de territoires peuvent être commandés à danielegodardlivet@gmail.com ou sur Amazon

- Décroissance heureuse ? (Port-Saint-Louis du Rhône)

- Mes vacances sur la ligne 21 des TCL (entre Chasselay et la garde de Vaise)

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