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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Légers rectificatifs à l'atlas des régions naturelles (pour l'amour de Collioure)


Collioure est sans doute un des villages que je connais le mieux en France. De 1966 à 1999, j'y ai passé chaque année une partie de mes vacances. J'y retourne de loin en loin en pèlerinage familial. Je ne reconnaissais pas cette villégiature, ni les montagnes autour, encore moins la large plage de cailloux ; pourtant les résidences de villégiature, je peux dire que je les ai toutes (ou presque) vues construire à Collioure.

Mes parents avaient fait la connaissance de Collioure grâce un ami, Colliourenc exilé en Auvergne, qui y était retourné à la cinquantaine. Il avait assez vite abandonné sa profession de vétérinaire pour se transformer un investisseur immobilier et vivre des loyers de ses appartements. En famille, c'est d'abord à l'hôtel de Templiers que nos parents nous installèrent pour les vacances, puis dans l'appartement acheté dans une des nombreuses résidences nouvellement construites qui se multiplièrent à Collioure à partir des années 70. Collioure, c'était très pratique : direct du Puy de Dôme par l'A 75, direct de Paris par le train de nuit ; sur le chemin de la gare, on pouvait même rendre visite à Antonio Machado. Un de mes frères, bien que travaillant à Paris, y a toujours sa résidence principale. C'est un grand voyageur, amoureux des cartes et il a très bonne mémoire visuelle. C'est à lui que j'ai fait appel pour vérifier mon intuition d'attribution erronée pour cette villégiature...qui n'est pas située à Collioure, mais à Cerbère sur la plage de Peyrefite et répond au joli nom de "bout du monde". Pour la voir sur Google maps, c'est ici

J'ai continué, car je ne reconnaissais pas non plus Port-Vendres où je suis si souvent allée à pied de Collioure par la colline du fort St Elme. Normal ! C'est Cerbère, où cet hôtel remarquable (pris de deux points de vue différents) domine les voies et porte le nom d' Hôtel Belvédère du Rayon vert (un hôtel pour personnes âgées ?) à voir sur Google Maps Ici. Cela ferait de la peine à Catherine Millet si elle apprenait que vous confondez Cerbère et Collioure dont les gares sont très différentes et n'offrent pas les mêmes possibilités de photos dénudées en toute discrétion.


J'ai encore poursuivi mes recherches pour cette maison modeste qu'il me semblait bien connaître ; n'était-ce pas la maison modeste résistant à tout, au bord du parking de la résidence du Port d'avall à Collioure ? Il en reste quelques unes, de moins en moins, dont les promoteurs n'ont pas encore racheté le terrain. Et bien non ! La maison modeste est aussi à Cerbère sur la plage de Peyrefite. On peut y louer des kayak de mer, mais c'est interdit aux camping-car (et pourtant bien tentant !). C'est ici

Même chose pour la station des îles qui se trouve à Cerbère et non à Collioure. Nelly Monnier et Eric Tabuchi auraient-ils bu trop de Banyuls pour confondre Collioure et Cerbère ? c'est ici


Reste le camping des criques de Porteil qu'on aperçoit en arrivant à Collioure par la route, il se situe sur la commune d'Argelès, mais l'erreur est minime. C'est la même côte Vermeille où la montagne des Albères descend dans la mer et où s'égrènent les petites villes de Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère au long de la D 914 que plus personne ne prend pour rejoindre l'Espagne et Port-Bou.


En près de soixante ans, la vie à Collioure a beaucoup changé, et du passé de cité des peintres (Signacen 1887, Matisse et Derain en 1905), il ne reste dans les rues que quelques mauvaises reproductions sous plexiglas. Mais, pour moi, rien n'a jamais réussi à détruire la perfection esthétique de la baie. Ni le train et la route à la fin du 19e siècle, ni l'autoroute à la fin du 20e siècle, ni la prolifération des résidences de villégiature. C'est toujours la vue de la baie de Collioure au petit matin, été comme hiver, que je vois quand on me demande de penser à un lieu calme et beau.


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