Il était bien seul et masqué pour rendre hommage aux poilus en ce 11 novembre à Lissieu. On n'y était pas, ils ne nous en voudrons pas, ils avaient l'habitude des catastrophes !
En revanche, quelle drôle d'idée d'installer Maurice Genevois au Panthéon et non Henri Barbusse !
J'ai lu "le feu" de Barbusse et même les croix de bois de Dorgelès, mais jamais aucun des livres de Maurice Genevois.
Genevois plutôt que Barbusse, le sujet ne fait pas débat dans la presse ; personne n'en parle à l'exception de Jean Yves le Naour, docteur en histoire,spécialiste de la grande guerre.
Il vient de publier La gloire et l'oubli, essai consacré à Genevois et Barbusse.
Barbusse a connu la gloire au retour des tranchées, Genevois n'a eu qu'un succès d'estime, le premier était sans doute un peu révolutionnaire quand le second était consensuel et puis surtout Genevois a bénéficié d'une exceptionnelle longévité.
Deux articles s'interrogent sur le choix qui a été fait entre les deux poilus, ça vaut le coup de les lire. Le premier est ici et voici le second.
Après tout, on ne décide pas du succès et de la gloire et comme le rappelle Le Naour, la réédition en 2014 de "Ceux de 14" ouvrage de Genevois a eu bien moins de succès qu'"Au revoir là-haut" de Pierre Lemaître (qui n'a jamais fait la grande guerre comme vous le savez).
Mon arrière grand-père et mon grand-père ont fait la grande Guerre et en sont revenus. Une pensée pour tous les autres qui y sont restés. Un très lontain cousin m'avait confié le retranscription de toutes les lettres de guerre de son grand-père, mort en 1916 et n'ayant vu que deux fois sa fille née en 15. J'avais imaginé pour lui les réponses de sa grand-mère en m'efforçant de reconstituer la vie de l'arrière dans un village savoyard et toutes les histoires familiales mises à mal par cette immense catastrophe. Cela s'appelle de Joséphine à Célestin et le texte est consultable ici. Mon interlocuteur avait intégré cette fiction dans son histoire familiale.
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