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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Qui a reconstruit les tours de Lissieu ?


les tours de Lissieu aquarelle de Paul Damour

Les tours de Lissieu, emblématiques du village, ont été restaurées en 2020. Inscrites à l'inventaire des monuments historiques depuis 1936, propriété partagée de la paroisse et de la commune, elles figurent sur tous les guides touristiques à partir de la fin du 19eme siècle, de très nombreuses cartes postales et bien sûr le logo de la commune (sous différentes schématisation*) depuis sa création. Elles ont inspiré les enfants des écoles comme ici sur l'aquarelle réalisée par Paul Damour dans les années 40.


On savait qu'elles avaient été en partie détruites pendant les guerres de religion lorsque les protestants firent prisonniers Hugues Arthiaud, seigneur de Lissieu, aventurier et ardent ligueur en 1682. On redécouvre aujourd'hui qu'elles figurent en partie détruites sur la bannière de la société chorale de Lissieu datée de 1865. Bien moins hautes qu'elles ne sont représentées dans "Aux environs de Lyon" ouvrage de Monsieur Josse publié en 1892 avec 250 dessins de J. Drevet.


Entre 1865 et 1892, il y a donc eu restauration des tours de Lissieu dans leur état supposé primitif d'avant 1682.

Cette redécouverte d'un élément du patrimoine de Lissieu pose plusieurs questions :

- qu'était cette société chorale de Lissieu ? Municipale ou paroissiale ?

- qui a conçu, brodé et payé cette somptueuse bannière ?

- qui de la commune ou de la paroisse a restauré les tours entre 1865 et 1892 ?


A ce jour, nulle trace n'a encore été trouvée dans les délibérations municipales de la création d'une société chorale ni de la restauration des tours, alors que chaque réparation de l'église, de son clocher ou du presbytère faisait l'objet d'une demande de subvention.


On sait pourtant que Jean théodore Durozier( 1793-1855), propriétaire du domaine de la roue, ancien maire de Lissieu devenu député de la Loire avait donné à la commune une partie de la place publique attenante au château de Lissieu à la condition que devienne privative et enserrée de murs qu'il ferait construire la parcelle où il avait édifié la maison des soeurs de St Joseph mitoyenne du presbytère. C'était en 1838. A l'époque, le conseil municipal avait accepté, surtout préoccupé de la préservation de la "porte gothique" sur laquelle s'appuieraient les murs nouveaux privatisant la parcelle.

En 1854, peu avant sa mort, Jean Théodore Durozier donne cette parcelle enserrée de murs et la maison des soeurs à la communauté des soeurs à condition qu'elle reste consacrée à l'éducation des filles, selon le voeu de son épouse Marie Louise Guyot de Lissieu décédée en 1833.


On sait aussi que de de 1859 à 1870, le maire de Lissieu s'appelle André Thibaud; il n'est pas châtelain mais agriculteur devenu cafetier dont l'entreprise ouvre sur la place publique et la nationale 6 ; en 1833, il a construit sa maison en l'appuyant sur le mur nord de l'école publique de garçons et maison commune au croisement de la nationale 6 (ouverte en 1848) et du chemin de Marcilly. C'est un maire préoccupé de l'agrandissement de la place publique et de service collectif, c'est sous son mandat que sera construite la fontaine publique en 1862.

André Thibaud est-il aussi à l'origine de la création de la société chorale et de la première restauration des tours jouxtant la "porte gothique" ?

Ou bien sont-ce les soeurs de St Joseph qui furent à l'origine de cette première restauration améliorant l'esthétique de leur enclos ?

De belles recherches en perspective pour en savoir plus sur la société chorale de Lissieu et la restauration des tours jumelles !



Et peut-être un jour un remaniement plus complet de ce centre bourg au profit de la collectivité en ouvrant à tous ces parcelles privatisées au cours de l'histoire du coeur du village. J'avais déjà évoqué le sujet ici . J'y reviens car l'histoire, cela sert aussi à envisager l'avenir en revenant sur certaines erreurs du passé.


* Il est amusant de constater que tous les logos reprennent les tours jumelles encadrant la "porte gothique" données à la communauté des soeurs et non la troisième tour appartenant à la commune.





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