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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

2 août 1914, la mobilisation générale à Lissieu

Dernière mise à jour : 13 sept. 2023



1-"Vous n'êtes plus que pour avoir péri"


"Vous n'êtes plus que pour avoir péri" écrit Aragon dans ce court poême intitulé Tu n'en reviendras pas, publié en 1956 et chanté ensuite par Léo Ferré et bien d'autres.

Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille Qu’un obus a coupé par le travers en deux Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre Et toi le tatoué l’ancien légionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence à n’être plus du jeu Les bonshommes là-bas attendent la relève Roule au loin roule train des dernières lueurs Les soldats assoupis que ta danse secouent Laissent pencher leur front et fléchissent le cou Cela sent le tabac l’haleine la sueur Comment vous regarder sans voir vos destinées Fiancés de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnées Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places Déjà le souvenir de vos amours s’efface Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri


Leurs noms sont inscrits sur la pierre du monument aux morts, mais qui se souvient de leur vie. Qui sait encore qui ils étaient. Même les tombes familiales ne les mentionnent pas toujours.

C'est à leur recherche que je suis partie. Connaître un peu de leurs vies et éclairer leur fin tragique, ne sont les seules raisons : la vie de leurs familles (parents, frères et soeurs), de leurs épouses et de leurs nouvelles belles-familles, de leurs enfants ont été marquées par les pertes de cette guerre.

Il y a quelques années un inconnu m'avait adressé toutes les lettres de son grand-père mobilisé écrites à sa toute récente épouse. Des lettres très nombreuses, sans doute plus d'une par semaine entre 1914 et 1917 (disparu à Verdun). J'y avais appris bien plus que dans les livres d'histoires beaucoup de choses sur la grande guerre : les déplacements incessants de troupes, les entrainements pendant qu'il n'étaient pas au front, la rareté des permissions, les retrouvailles avec d'anciens copains, la découverte des troupes noires, les vaccinations contre la thyphoïde, le manque de tout, les colis des familles, la censure des lettres et la lenteur du courrier, les périodes d'hospitalisation dont il espérait ne pas sortir, la naissance de sa fille alors qu'il est au front, l'espoir de rentrer, le souci des proches frères, soeurs, tantes, oncles, cousins... et puis pour sa veuve les démarches pour le constat de décès, pour la mention "Mort pour la France", pour la pension,pour la reconnaissance de l'enfant comme pupille de la nation, les procès de la belle-famille pour l'héritage, le remariage malheureux, la mésentente des enfants de ces familles mal-recomposées, les études de sténo-dactylo pour échapper aux tâches agricoles ou au servce des bourgeois, le divorce, et à la génération suivante le poids d'être juste un enfant adopté par la Nation, le mariage malheureux....


2- ceux qui ne sont pas revenus, dix noms mentionnés sur les tombes familiales sur les 22 inscrits au monument aux morts de Lissieu*.



Charles Borron (1889-1916 rappelé en 1914, il est tué à l'ennemi dans la Somme en juillet 1916 à 27 ans)

Né à Chasselay, Charles Borron était viticulteur à Lissieu avec son frère Jean Claude( 1881-1949) et son épouse Antonine Laissu sur la ferme des parents installés à Lissieu en 1896 et décédés lors de la déclaration de guerre (en 1901 et 1911).

Jean Claude le frère ainé, dispensé de service comme fils ainé de veuve est rappelé lui aussi en 1914 et fera toute la guerre, perdra ses deux enfants en bas âge. Il sera élu comme conseiller municipal en 1919 et adjoint au maire de Lissieu pendant la seconde guerre mondiale.


La tombe Borron sur le mur est du cimetière de Lissieu est quasiment illisible; elle mentionne Charles Borron soldat au 45è chasseur tué à Estrées Somme

Soldat mort pour la patrie



Claude Philibert Clément (1875-1917 rappelé en 1914 disparu en 1917 à 42 ans) Claude Philibert Clément est né à Lissieu (Montluzin) où la famille est présente depuis longtemps. Il épouse Pierrette Carret en 1916 à Lissieu après le décès de ses deux parents.

Pierrette Carret vivra chez ses beaux-parents et ne se remariera pas.

la tombe des familles Clément-Carret -Bertrand mentionne Claude Clément mort pour la France ainsi que Charles Carret ancien combattant 1870-1871














Les frères Gardet ( Pierre Augustin 1878-1916 rappelé en 1914, il est tué en juin 1916 au Fort de Vaux dans la Meuse à 37 ans ;Jean Claude(1882-1914) rappelé en 1914, disparu à Vingré en novembre 1914 dans l'Aisne à 32 ans.)

Nés à Caluire et à Vaux en Beaujolais, Ils étaient ouvriers agricoles travaillant chez les uns et les autres et avec leurs parents installés depuis 1901 au Bois Dieu comme métayers.

Il y avait quatre frères Gardet : Pierre Augustin, Jean Marie et Jean Claude (1880-1952) et Joseph (1885-1859. Jean Marie et Joseph sont les seul à être revenus. Leur beau-frère Jean Marie Ligot époux de leur soeur Marie n'est pas revenu non plus. Marie se remariera en 1920 avec Jean Antoine Riboulet (déjà deux fois veuf et qui a fait toute la guerre, meurt en 1931) et le couple restera à Bois Dieu avec les parents et Joseph resté célibataire.

La tombe Riboulet Gardet porte une mention "à la mémoire d'Auguste Gardet et de JC Gardet tués à Verdun et de J M Ligot tué à Vingré

Les frères Mayoud (Benoit Joseph (1886-1914) et Petrus Claude (1890-1914) -rappelés en 1914disparaissent à trois jours d'intervalle les 26 et 29 août 1914. dans les Vosges. Ils avaient 28 et 24 ans et étaient encore célibataires.

Nés à Saint Romain de Popey, ils vivaient aux Favières avec leur mère veuve. Deux de leurs frères sont déjà mariés loin de Lissieu et leur soeur Jeanne Marie vient d'épouser Antoine Troncy qui sera tué en 1916. Leur petite soeur Claudine Marie mourra en 1916


Antoine Troncy (1887-1916 rappelé en 1914, tué dans la Somme par un éclat d'obus en 1916 à 29 ans)

Né aux Chères, il avait épousé en 1913 Jeanne Marie Mayoud et en avait une fille; sa deuxième fille naîtra en 1917, posthume, son oncle Pierre Benoit qui est mobilisé mais revenu vivant sera son tuteur.

En 1924 Jeanne Marie Mayoud se remarie avec Joannès Gacon dont elle aura une fille Madeleine. Elles seront élevées aux Favières par la grand-mère Mayoud née Durand.


La tombe Mayoud - Gacon aligne les noms de Benoit, Petrus, claudine Mayoud, d'antoine troncy et de Claire Troncy sans mention particulière.

Les frères Berroud (Louis 1887-1915 rappelé en 1914, mort à Lissieu des blessures reçues au combat à 28 ans et Joseph 1900-1918 mort à l'hôpital de St Mandrier à 18 ans)

Louis était boulanger à Lyon était marié et avait deux enfants; né à Laissaud en savoie d'où venaient ses parents installés à Lissieu en 1899. Son père ancien ouvrier papetier était devenu ouvrier agricole chez Chavanis.

Joseph était forgeron à Lissieu; né à Lissieu, engagé volontaire dans la marine en 1918, il meurt à l'hopital une semaine après son arrivée au corps.

Les parents Berroud élèveront leurs petits enfants François et Simon à Lissieu. François est connu à Lissieu pour avoir été communiste habitant la tour du vieux château.


Modeste tombe pour les Berroud où ne figure que Louis "mort de ses blessures le 20 septembre à 28 ans" . On peut penser que la mention Joseph a disparu.





Jean Marie Bouchacourt (1880-1917 rappelé en août 1914, réformé en septembre 1914 pour tuberculose chronique meurt à Lissieu à 37 ans)

Métayer à Plambeau, il vivait avec ses beaux-prents eux-mêmes métayers à Plambeau; né à Poleymieux, marié à Lissieu en 1908 à Marie Damez, ils avaient trois enfants Anne Gabrielle, Jean Marie et Henriette.

Marie Damez veuve de Bouchacourt se remarie en 1919 avec Pierre Marie Gacon, mais meurt en 1923. Pierre Marie Gacon se remarie en 1924 avec Marie Antoinette Vernay. Les trois enfants Bouchacourt sont élevés par une tante à Chasselay (Plambeau le nan) avec les enfants Bruyère et les grands parents Bouchacourt. Le couple Gacon-Vernay vit à côté.


Très touchante tombe JM Bouchacourt(1880-1917) Marie Gacon(1890-1923) épouse Bouchacourt


3- Inscrits au monument aux morts, mais sans inscription sur les tombes familiales

Certaines familles ne sont pas restées à Lissieu,ouvriers agricoles, métayers, petits fermiers sans cesse obligés de changer de patron, épicier venu d'ailleurs... et n'ont pas de tombe à Lissieu. Pour d'autres, sans doute que tout le monde préférait ne pas se souvenir du mort et les familles recomposées, moins que les autres.


Benoit Joseph Chaffange (1880-1917 dispensé jusqu'à l'expiration du service de son frère, rappelé en 1914 tué à l'ennemi en 1917 à Zyudcoote (Belgique) à 37 ans.

Né à Anse de parents grainetiers, il venait de se marier en 1914 à Anse avec Marie Antoinette Martin. sa veuve rejoint sa soeur et son beaufrère installés à la clôtre depuis 1914 (dans la ferme du grand-père ?). Elle se remariera avec Gaspard Bunand en 1923 et vivra à Marcilly.

Son frère jean Baptiste Louis, rappelé lui aussi en 1914 fera toute la guerre. Il aura deux enfants à Lissieu avec Françoise Martin, Emma née en 1921 et Joseph né en 1922


Pierre Antoine Dufournel (1884-1915 rappelé en 1914 tué à l'enemi à Tahure en 1915 à 31 ans)

Né à Lissieu (la clôtre), de Antoine Louis Dufournel et Jeanne marie robin, c'est le plus jeune des trois fils du couple, encore célibataire alors qu'Antoine et Simon sont mariés. Il est le seul avec son beau-frère Garel à ne pas revenir.

Le père est mort en 1902. la mère ne survivra pas à son fils et mourra en 1916 à 64 ans. Les parents mariés à Lissieu en 1873 originaires de Sarcey et Matour ont beaucoup bougé dans Lissieu (le bourg, plambeau, bois Dieu, la clôtre). Les enfants de Simon s'établiront à Lissieu aux Calles et à La clôtre. Leur soeur Marie renée veuve de jean claude Garel Mort pour la France refera sa vie avec un Chermette.


Les frères Vernay joannès(1891-1915)rappelé en 1914 disparu en septembre 1915 dans la Marne à 24 ans et hugues (1889-1915) tué en décembre 1915 dans le Haut-Rhin à 26 ans).

Nés à Lissieu (La roue) ils appartiennet à La famille Vernay est bien implantée depuis à Lissieu depuis la révolution.

Hugues et joannès sont les plus jeunes fils du couple installé à la roue avec leur famille de 6 enfants (4 garçons et 2 filles). les ainés se sont mariés en 1901 à Quincieux et en 1899 à Lissieu. Les quatre garçons seront mobilisés. Jean Marie Charles blessé en 1916 par un éclat d'obus ne sera pas évacué bien que déjà père de quatre enfants. Il mourra en 1936 à 60 ans. Son frère André, fait prisonnier en septembre 1914 sera libéré en 1919 , ne se mariera pas et mourra en 1930 à 44 ans. Marie Antoinette leur plus jeune soeur ne se mariera qu'à 39 ansen 1924 avec Pierre marie Gacon qui a fait toute la guerre, veuf de Marie Damez, elle-même veuve de Jean Marie Bouchacourt. Son frère Joannès Gacon qui a fait toute la guerre lui aussi épouse Jeanne Marie Mayoud, veuve d'Antoine Troncy.


Claude Nové(1897-1918) est comme tous ceux de la classe 1917 il est incorporé dès 1916, meurt en juillet 1918 suite à des blessures de guerre avant d'avoir 20 ans.

Né en 1897 à St Germain sur l'arbresle avant que ses parents s'installent à Lissieu. (Montfort) et y aient leurs 5 autres enfants. Le père meurt à 40 ans en 1910. Claude était leur seul fils.


Joseph Brossette (1876-1916 rappelé en 1914, réformé en Mars 1916 pour tuberculose pulmonaire, mort à Lissieu en novembre 1916 à 40 ans).

né à Frontenas, ouvrier agricole à la clôtre chez ses beaux parents dont il avait épousé la fille unique. Son épouse Benoite Marie née Subrin ne lui survivra que 5 jours et meurt à 42 ans à Lissieu.


Jean Marie Griffon (1892-1914 enrôlé en 1913, il meurt en septembre 1914 au combat de Bouillancy dans l'Oise avant ses 22 ans

Né à Chasselay, ainé de 5 enfants, il était Jardinier à Lissieu où ses parents s'étaient installés comme épiciers en 1896. Ses frères Louis et Jean claude sont introuvables dans les registres matricules. Sa mère etait morte en 1900, son père meurt en 1920.

Claude Joseph Thibaut (1896-1916 incorporé en 1915, disparaît dans la Somme en 1916 à Maurepas avant ses 20 ans)

Né à Chasselay où ses parents s'étaient rencontrés(à Machy où le père était domestique) et mariés, il vivait à la guerre avec ses 5 frères et soeurs où ses parents étaient fermiers.

Son frère joseph de 3 ans son cadet sera mobilisé aussi, mais servira surtout dans les troupes d'occupation des pays rhénans jusqu'en 1921. Il sera décoré : médaille commémorative de la grande guerre et médaille de la victoire.Ses frères Jean et René Claudius, trop jeunes, ne seront pas mobilisés et travailleront chez leur oncle après la guerre Jean Marie Thibaut qui travaille à la roue comme métayer des Chaffange, mais quitte Lissieu ensuite.

Leur père Claude Joseph meurt en 1918; leur mère Annette Lacroix rejoint ses parents à Lucenay.


Auguste Thion (1888-1915 rappelé en 1914,il est fait prisonnier et meurt de ses blessures dans une ambulance allemande à Cassel à 27 ans)

Né à Marcilly d'Azergues, Auguste était ouvrier agricole à Chazay d'azergues.Son frère Claude né en 1880, reviendra, se mariera (avec Anna Lièvre) et mourra en 1960 à Jarnioux.Leurs parents établis à Bois Dieu (chez Brisson ?) depuis 1891 sont morts tous les deux avant la déclaration de guerre en 1898 à 51 ans et 1909 56 ans

Jean Pierre Maurin (1873- 1915, dispensé de service comme fils ainé de veuve, insoumis en 1912, se présente volontairement en 1914 et disparaît en 1915 à l'épine de de Videgrange dans la Marne à 42 ans)

Né à Lissieu, orphelin de père à 8 ans, élevé en partie par sa tante Madeleine Maurin (épouse de Jean léonard Lacrotte) à La roue, il travaille un peu partout : à plain palais en suisse en 1908, à Belley, à St rambert, à Lyon en 1915.

Sa soeur Françoise Maurin a épousé ne 1903 André Velay boulanger à Lissieu.

Sa mère Catherine Arnaud veuve Maurin meurt à Lissieu en 1924.

Marius Furnon (1893-1916 tué dans la Meuse en 1916, tué à l'ennemi à Damloup (Meuse) à 23 ans)

Né à Lyon,Teinturier à Lyon (artiste lyrique dit aussi sa fiche matricule), marié en 1913 avec Françoise Revelut dont il a eu une fille morte en nourrice; de père inconnu, sa mère se remariera deux fois avec des teinturiers avant de mourrir jeune (en 1913)

Les grands parents venus de Haute Loire et installés au Bois Dieu depuis 1844 sont morts en 1895 et 1901.

Deux tantes de Marius Furnon se sont mariées à Lissieu : Marie Antoinette épouse Grataloup et jeanne épouse de Jean Victor Debiesse (éleveur de moutons à Montfort, partis à Tassin la demi-lune où se trouve leur tombe), mais seule Marie Antoinette y vit encore en 1920.


Marius Braillon (1887-1914 rappelé en 1914 après un service fait en Algérie disparaît au bois de StMars en Meurthe et Moselle en 1914 à 27 ans)

Né à Lissieu (Bois Dieu), cultivateur à La Tour de Salvagny (dit aussi employé du gaz à Lyon à son mariage, potier à La Tour de Salvagny à la naissance de son fils) époux en 1911 de françoise Bergeron dont il a un fils Marcel Antoine.

Son frère Joseph classe 1914 n° 141 est incorporé à compter de décembre 1914. Jusqu'en septembre 19 y compris l'armée d'orient de 17 à 19, perdra deux phalanges, souffrira de laryngite, mais reviendra avec une croix de guerre. En 1922, il épousera la veuve de Jean Vapillon, Jeanne Marie Garnier et élèvera ses 5 enfants à la clôtre jusqu'à sa mort en 1934 à 39 ans.Les cinq enfants se marieront tous et dépasseront les 80 ans. Une seule fille (epouse Bardet) a sa tombe à Lissieu, mais ne se souvient pas de Joseph.


La famille de Marius s'est installée à Lissieu vers 1880; d'abord à la Roue, puis à Bois Dieu de 1886 à 1906, en 1911 à la clôtre;


4-ces "Morts pour la France" oubliés sur le monument aux morts


François Accampo (1883-1914)rappelé en 1914 après un sevice militiare en Algérie de 1905 à 1907, meurt dans la somme en 1914

né à St bel en 1883, domestique agricole dont le dernier emploi était à Lissieu , orphelin d'un père mineur et d'une mère ouvrière en soie, ayant un oncle maternel pour tuteur.Ses grands parents paternels Michel Accampo et Dominique Ghina venaient d'Italie (Traversella, près de Turin), décédés en 1877;ses grands parents maternels antoine Pinaton et Claudine Zimmerman, ouvriers en soie demeuraient à Sain Bel en 1877, mais étaient nés et mariés à Bessenay en 1851. Jacob Zimmerman, le grand-père de Claudine Zimermann , mouselinier venait de Moravie (Brno actuelle tchéquie)


André Léon Antoine Defrance (1886-1914)rappelé en 1914, mort dans la Marne en 1914

né à Ozon (Ardèche), ouvrier agricole à Montfort avait eu deux enfants à Lissieu avec Marie élise lucie descotte Yvonne marie antonia (1913) et Raoul andré antoine Léon (1912) qui est mort dans la résistance (FFI) sous le pseudonyme de Debussy....



5-Et ceux qui sont revenus, après des mois ou des années de Guerre

La mobilisation générale du 2 août 1914 n'a pas connu d' exceptions; dès septembre 1914, au vu de la lourdeur des pertes des deux premiers mois de guerre, les ajournés,exemptés et réformés sont rappelés pour voir confirmer ou infirmer leur statut. De plus, plusieurs ont devancé la mobilisation (ce qui permettait de choisir son arme). Au cours de la guerre, des amènagements ont pu être accordés aux pères des familles les plus nombreuses (au moins 5 à 6 enfants vivants) appartenant aux classes les plus anciennes.

A part les romanciers, très peu de documents témoignent de ce départ en masse, sauf un texte de l'académie de grenoble demandé par le recteur aux instituteurs non mobilisés. A Lissieu, cela a dû ressembler au Dauphiné, entre incrédulité et souci des récoltes.

On découvre ainsi que tous sont partis, nés entre 1867 et 1899, âgés de 20 à 48 ans : Jean Marie Damour, Pierre Damour(qui mourra en 1944 lors de la libération), André Damour, Pierre pinet, Alphonse Pinet, Jean Claude Bunand, Pierre Cinquin, Antoine Jean Thibaud classe 07, Antoine Jean Thibaud classe 17, Pierre Marie Gacon, Joannès Gacon, André Vianay.... et tous les autres dont il faudrait patiemment établir les listes pour savoir aussi dans quel état ils sont revenus. Une estimation à partir des données du recensement de 1911 permet de dire que c'est 130 Lissilois qui seront concernés tout au long de la guerre, soit 26 % de la population totale.


Entre 1911 et 1921 Lissieu perd 100 habitants passant de 506 à 417. La décrue amorcée en 1876 avec la crise du philloxera s'accélère. Il faudra attendre 1968 pour dépasser la population de 1911.

Les enfants des paysans sans terre (ouvriers agricoles, métayers, petits fermiers) ne reviennent pas, saisissent d'autres opportunités et quittent la terre qu'ils aient fait ou non la guerre.


En revanche, le conseil municipal composé d'hommes âgés continue à fonctionner sans être dépeuplé par la mobilisation générale comme cela a été le cas dans certaines communes.

Pendant toute la guerre, c'est le maire élu en 1892 Jean Claude Duchamp qui tient la boutique. Deux conseillers seront mobilisés (Clément claude,Duchamp claude), un seul reviendra. Cinq conseillers mourront en cours de mandat de mort naturelle. L'âge fera plus de morts que la guerre.


Le conseil municipal élu en 1919 comporte six noms nouveaux dont quatre mobilisés (Chavanis, Circaud, Borron, Thibaud).Certains ont fait toute la guerre, d'autres quelques mois. Il choisira pour maire Paul Henry Chavanis qui a fait six mois de Guerre du 1er août 1914 au 31janvier 1915 (classe 1888, matricule 991 ).

Pas de prime aux anciens combattants (qui ont sans doute autre chose à faire que de s'occuper des affaires municipales). Rien pour commémorer la mémoire des conseillers municipaux morts pour la France. Cependant la commune s'acquittera des instructions gouvernementales et érigera son monument aux morts. Mais la Grande Guerre, on veut surtout l'oublier!


* j'avais déjà fait en 2018 un article sur les énigmes du monument aux morts de Lissieu. Celui-ci le complète


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