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  • Danièle Godard-Livet

M comme Marâtres (et autres traumatismes)


Les remariages étaient fréquents chez nos ancêtres, du fait de la mortalité en couches de trop nombreuses jeunes mamans. Etre élevé par une belle-mère, une marâtre (qui pouvait être une tante maternelle) n'était pas rare, sans doute pas beaucoup plus rare qu'aujourd'hui.

Comment était-ce vécu ? Comment était vécu l'irruption des enfants de la marâtre lorsqu'il s'agissait d'une veuve ayant déjà des enfants ? Comment la naissance de demi-frères ou demi-sœurs était-elle ressentie ? Comment cela se passait-il pour l'héritage à la mort des parents ? Quelle différence avec les familles recomposées d'aujourd'hui ?

Difficile de l'imaginer avec des sensibilités et des standards d'éducation bien différents des nôtres, mais pourquoi ne pas faire l'hypothèse que, comme aujourd'hui, ce n'était pas une situation facile à vivre pour les enfants ?

Et tous ces autres deuils et malheurs que subissaient comme nous nos ancêtres, comment ne pas penser qu'ils étaient pour eux des épreuves dont ils ne se relevaient pas toujours ?

Même si la notion de traumatisme (comme celle de résilience) est une notion très récente, je fais l'hypothèse pour écrire la biographie de mes ancêtres qu'ils subissaient des traumatismes aussi durs que les nôtres et que, pas plus que nous, ils n'étaient pas tous résilients.

C'est à tous ces traumatismes que j'ai songé en écrivant l'histoire de mon ancêtre Jeanne Cohas (1748-1784) dans l'"histoire de mes ancêtres"http://amzn.to/1Wtxaat.

L'histoire de Jeanne Cohas

En 1760, Jeanne perd sa mère. Elle a douze ans. Son père se remarie.

En 1765, son père meurt sans doute criblé de dettes et un oncle devient le tuteur des enfants.

En 1770, on marie Jeanne mais son mari meurt en 1772 la laissant seule avec leur enfant.

En 1774, l'oncle-tuteur meurt à son tour faisant d'elle son héritière.

Pendant toute cette période, Jeanne est confrontée à d'autres deuils et aux attaques incessantes des ayants-droits des biens de son père et de son tuteur.

En 1775, elle épousera Gilbert Godard, orphelin comme elle et élevé par deux marâtres, qui règlera ses dettes momentanément et lui fera quatre enfants.

En 1781, elle perdra le fils qu'elle avait eu de son premier mariage et mourra en 1784.

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