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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Speak white, Michèle Lalonde



Michèle Lalonde vient de mourir à 84 ans dans une maison de retraite à Montréal. Elle était l'auteur du formidable poème Speak white, merveilleuse défense de la langue française et des minorités. Ecoutez-là !

"Speak white !" c'était l'expression des maîtres américains pour s'adresser aux Noirs dans les plantations et les inciter à parler la langue des blancs. L'expression était très courante au Québec de la part des anglophones pour s'adresser aux francophones.


Michèle Lalonde qui a publié bien d'autres textes était surtout célèbre pour ce texte dont elle a été comme dépossédée ; autrice non citée et poème ramené à être l'étendard du FLQ. Elle est pourtant morte dans l'anonymat et la pauvreté.


« Ce texte m’a valu plusieurs problèmes. Peu après sa création, j’en ai perdu le contrôle. On a fait des photocopies à partir d’un exemplaire. Durant les manifestations pour la francisation de l’Université McGill, en mars 69, le texte a circulé. Les copies ont fini sur la chaussée, piétinées par les policiers de la GRC. Et moi, je n’existais plus. » dit-elle au journaliste de La Presse Mario Girard venu la rencontrer après avoir vu en 2016 la pièce de Robert Lepage 887 qui reprenait le poème comme le fil rouge des années de sa jeunesse enfuies.


Il a fallu que ma fille s'installe à Montréal pour que je découvre ce poème, pour que je me rappelle comme nous avons aimé le Québec en France dans les années 70, pour que je me souvienne que la révolution tranquille n'avait pas été si tranquille (cf la crise d'octobre 70).


Que ces années sont loin ! Qu'il est loin ce grisant parfum de liberté ! Comme elles semblent dérisoires nos préoccupations franchouillardes contre les vaccins et le pass sanitaire ! Où sont passés les appels à la solidarité dans une commune humanité ? Personne ne savait dans sa maison de retraite qu'elle était écrivaine et dramaturge, et autrice de Speak White.

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