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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Sur la piste de l'eau à Lissieu


source Michel Garnier
Divers systèmes de récupération d'eau dans les monts d'or

La géologie des Monts d'or a permis bien des choses entre dépôts marins préhistoriques et failles : toutes sortes de calcaires pour construire ou pour faire de la chaux, de la marne pour les tuiles et même l'autoroute A6 qui passe au pied des Monts d'or et coupe en deux Lissieu dans cette roche tendre et inutilisable qu'est le calcaire marneux appelé ciret (ce n'est pas moi qui le dis, je le lis dans le secret des pierres1).


Mais l'eau ? où trouvait-on l'eau avant l'eau sous pression que nous connaissons et qui va partout ? Où trouvait-on l'eau dans cette commune de Lissieu sans nappe phréatique, où les sources sont rares et peu productives ? Les recherches faites dans les Monts d'or montrent une ingénierie savante de puits et de galeries de captage qui servaient à concentrer toute l'eau trouvée dans les zones aquifères cachées dans les failles et les plis des dépôts calcaires et à renforcer les trop faibles apports des sources : puits de descente, puits de chute, galeries de captages plus ou moins larges, plus ou moins maçonnées, citernes, réserves, boutasses, serves qui alimentaient hommes, plantes et animaux et même Lyon du temps des Romains via l'aqueduc des Monts d'or.

Collonges-au-Mont-d'or a son sentier de l'eau2, les lavoirs des Monts d'or leur association et tout cela est fort bien raconté dans les textes de Michel Garnier (en accès libre sur le site du syndicat mixte des monts d'or3) et de Michel Matray4. Mais à Lissieu que connaît-on du circuit de l'eau ? Comment faisaient les habitants d'autrefois pour satisfaire leur besoin d'eau et parfois se protéger des excès d'eau ? Ils étaient certes bien moins nombreux que nous et moins gourmands en eau et ne construisaient pas dans des zones trop exposées aux excès d'eau, certes temporaires, mais dévastateurs.

Il est certain qu'aujourd'hui la construction des lotissements a bouché ou détruit toutes les galeries de captage et asséché la plupart des puits qui pouvaient exister ( tous ces réseaux demandaient de l'entretien depuis longtemps abandonné) ; il est possible que des forages sauvages, mais productifs aient pu assécher des zones géologiquement aquifères. Pourtant il existe encore des puits qui ne tarissent jamais sur la colline de la clôtre, des boutasses qui servent aux animaux près du chemin des rivières et de celui de la cotonnière, des caves où il faut pomper l'eau et des parties de lotissements qui se sont retrouvées les pieds dans l'eau (chemin des rivières, entre l'impasse Bizet et la rue Mozart, ferme de Montvallon, chemin de l'orée du parc).Les plus anciens Lissilois savent ces choses qu'ils m'ont racontées, mais personne ne connaît complètement la piste de l'eau à lissieu.

Lissieu connaît ses cours d'eau bien visibles qui trouvent leur origine dans la partie sud de la commune où affleure le socle primaire5 : le Semanet et le ruisseau des Gorges et leurs affluents qui alimentent des étangs et le lavoir de la Roue, mais qu'en est-il de cet effluent moins visible qui court au centre de la commune et sous plusieurs bâtiments pour aller se jeter dans le ruisseau des Gorges vers le roty ? Parfois canalisé, retenu par deux bassins de rétention, mais qui n'alimente plus le puits du Parc de Montvallon6 pourtant tout proche de son cours. En période de sècheresse personne ne s'en soucie, mais si un jour des pluies diluviennes...

N’y a-t-il jamais eu un moulin à Lissieu ? Sait-on quels puits (sans doute partagés) alimentaient en eau le château de Lissieu, les différents hameaux de Lissieu ? Certains sont bien visibles avec leur bâti apparent, mais beaucoup d'autres sans doute cachés dans les demeures ou dans les caves . Quel conseil donne-t-on aujourd'hui aux propriétaires de puits (j'en ai un chez moi, partagé avec une maison voisine, avec ses galeries de captage bouchées) ? Sait-on même où sont tous ces anciens puits et antiques galeries de captage ?7 Que sait-on de la situation de ces lentilles de marnes imperméables autrefois drainées par des galeries de captage vers des puits ou d'autres réserves où l'eau affleure aujourd'hui ? Connait-on les réserves et forages qui existent sur la commune ? Que sait-on des trouvailles faites en creusant telle piscine ou en s'apercevant qu'un mur de soutènement est emporté par un glissement ?


Dans le secret de l'eau à Lissieu, ce serait aussi instructif que dans le secret des pierres ! Cela relève-t-il de recherches historiques ou d'un plan de prévention des risques, à d'autres que moi de le dire !



5Dans le secret des pierres explique très bien la faille qui sépare en deux la partie calcaire de la commune de la partie ooù affleure le gneiss

6celui-là a été sondé en 2011 et on n'y a pas trouvé d'eau

7on sait par exemple que O'Mahony, propriétaire de Montvallon avait "un droit de prise d'eau dans le bois appartenant au sieur Benoit Voisin et dame Jeanne Marie Magnin sa femme"... mais on ne sait plus où était cette "source" !



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