Les lecteurs veulent des histoires vraies, savoir que cela s'est réellement passé; c'est cela qui fait vendre. De toute façon, les films et les séries se débrouillent bien mieux que les livres aujourd'hui en matière de fiction. Et il est vrai qu'on ne compte plus les livres qui s'attachent à livrer explicitement des morceaux d'e l'autobiographie de l'auteur ou faire un roman à partir de la biographie de célébrités disparues.
Un amour impossible de Christine Angot colle tellement au vrai et au sociologique qu'il en est triste à mourir.
D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan se débat à méler le vrai et la fiction au point de se dédoubler dans une sorte de thriller bien mené, mais finalement assez décevant. Elle conduit toutefois une belle réflexion sur la fiction (qui ne l'est jamais tout à fait) et le vrai autobiographique (qui dès que raconté, devient une fiction, celle de la mémoire qui reconstruit le récit): un essai en forme de roman ?
Alors j'ai replongé dans le fondateur de l'autofiction, le grand Serge Doubrovsky, le petit juif français devenu professeur à Harward jusqu'en 2005, dont j'avais tellement aimé les romans dans les années 80 (un amour de soi et le livre brisé) et qui a fait de sa vie la matière de ses livres. Un homme de passage paru en 2006 s'ouvre sur la préparation à 77 ans de son déménagement de l' appartement new-yorkais où il a vécu vingt-cinq ans. Rien que des souvenirs personnels, mais tellement transfigurés par l'écriture qu'ils ont plus de pouvoir évocateur et de force émotionnelle que vos propres souvenirs. A lire absolument !