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  • Danièle Godard-Livet

Ne laissons pas les Antigone d'aujourd'hui devenir l'instrument des barbares


J'étais à Montréal le 13 novembre et j'ai appris l'ampleur des attentats de Paris par le téléphone d'amis me rassurant sur leur sécurité. J'ai appelé les autres, car ma famille et mes amis parisiens habitent majoritairement le XIeme arrondissement.

Il y a vingt ans, j'ai écrit un premier roman (autoédité sur Amazon depuis octobre 2015 http://amzn.to/1OYs1nc) dans l'émotion d'un fait divers terrible qui avait conduit à la mort de plusieurs personnes en plein Paris du fait de la radicalisation ultra-gauchiste de deux jeunes.

Qui a vécu les années 70 ne peut manquer de se souvenir des attentats qui ont marqué ces années-là, de la mort d'Aldo Moro aux attentats de la Fraction armée rouge...et qui en ont fasciné plus d'un comme une marque de refus de nos démocraties libérales, de leurs compromissions et de leurs guerres. On sortait à peine du bourbier colonial et déjà commençait le bourbier du Moyen Orient auquel aucune solution n'est en passe d'être apportée, aujourd'hui encore; et le terrorisme n'a pas reculé.

J'essayais dans ce roman de comprendre les racines de ces radicalisations qui conduisent des Antigone au martyr et justifient la réaction terrible de Créon (qui emmure Antigone vivante) car je crois que des mythes vieux de plusieurs siècles nous en apprennent autant que les discours sociologiques ou économiques. Mais aujourd'hui ces Antigone sont financées, armées, protégées (par qui ? dites-le moi, vous le savez !) et leur révolte instrumentalisée prend les dimensions de massacres collectifs.

Ne laissons pas les révoltes adolescentes se mettre au service des barbares et mourir comme la chair à canon des grandes puissances politiques, economiques et religieuses qui se servent d'elles. T'es trop conne, Antigone si tu entres dans leur jeu !

L'adolescence et l'entrée dans l'âge adulte sont des périodes de fragilité et c'est le rôle d'une société d'accompagner les jeunes. Et pour une fois, c'est une action que chacun peut mener à son échelle, parents, enseignants, animateurs...aidons les jeunes à se détourner des radicalisations, tous les jeunes "sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation".


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