Il vaut mieux être un barbeau fluviatile qu’un habitant du Bois Dieu
- Danièle Godard-Livet

- il y a 2 jours
- 3 min de lecture

Moi, le barbeau fluviatile je suis un poisson d’eau douce heureux. Les humains ont aménagé la rivière Azergues pour moi : ils ont creusé un nouveau cours d’eau avec une pente adaptée pour me permettre de remonter au-delà du barrage de Morancé.
C’est tout beau, tout neuf ; ils sont en train de végétaliser les berges. je peux descendre par le cours ancien et me faufiler dans le barrage de Morancé, je remonte par le cours nouveau qui évite le barrage trop haut pour moi. Tous les obstacles, barrages, ralentissements me sont évités.

Je lisais récemment Le Progrès et mes amis humains de Bois Dieu (je dis mes amis, car il y a peu de pêcheurs au Bois Dieu, ou alors ils s’exercent dans les étangs sur les carpes) n’ont pas la même chance que moi : pour eux la circulation n’est pas simple, pas de barrage pour accéder à la RD 306, mais un stop et la traversée de la nouvelle voie cyclable et de la voie de bus.
Il faut dire que leurs difficultés ne datent pas d’hier.
En 1848, la route royale n° 6 a coupé la commune de Lissieu en deux en 1848 sans se soucier de respecter la continuité des chemins vicinaux qui la traversaient pour relier les hameaux et certains ont même été supprimés. Tant que la circulation et les voitures étaient rares, cela ne posait sans doute pas de problème. J'ai déjà raconté cette histoire ici. Mais quand le lotissement de Bois Dieu s’est retrouvé sans accès commode à la route nationale, les esprits se sont échauffés.

En février 1977, Le Progrès rapporte le combat des premiers habitants pour obtenir une bretelle de raccordement à la nationale. Une déclaration d’utilité publique a été nécessaire, car les vieux Lissilois propriétaires n’étaient pas vendeurs. C’est ainsi que les bretelles d’accès ont vu le jour : des voies d’insertion très courtes, un échangeur ni vraiment bien aménagé ni vraiment bien éclairé, mais au fil du temps une portion de nationale passée à 2 fois 2 voies, avec même un muret de séparation permettant de conserver sur cette courte portion de nationale une vitesse de 90 km/h.

En 2022, avec le projet de nouvelle voie cyclable (VL4 Villeurbanne-Lissieu) le débat reprend (voir ici):
- la vitesse sur la nationale : dans un premier temps on regrette le passage de 90 km/h à 70 km/h ; maintenant on espère une limitation à 50 km/h
- la nouvelle voie cyclable : d'abord on la refuse, on émet un vœu contre pour s’apercevoir qu’elle n’ira pas jusqu’au village et s’en émouvoir.
Sur les schémas, ce n'est pas évident j'en conviens. Mais il est bien tard pour s'en préoccuper. Les travaux doivent se terminer le 19 décembre 2025. Et la municipalité devra payer l’éclairage et la végétalisation. Rendez-vous à l’inauguration.
Je ne comprends pas toujours les humains qui ne sont jamais contents de leur sort. Moi, le barbeau fluviatile, je présente un intérêt gastronomique limité, mais je suis un poisson de sport, puissant, avec une défense impressionnante. Ce qui me rend populaire auprès des pêcheurs.
Vous voulez ma photo ? Je ne suis pas mal non plus !




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