Il est un groupe qui ne se détourne pas de ses objectifs en ces temps de confinement, c'est celui des généalogistes qui continuent à traquer la piste de leurs ancêtres dans les registres numérisés.
Les généalogistes sont habitués aux régularités : on naît, on se marie (ou pas), on a des enfants (ou pas), on divorce ou on est veuf (ou pas), on se remarie (ou pas), on a d'autres enfants (ou pas) et on meurt (pas après 120 ans, limite intégrée aux logiciels de généalogie).
Les généalogistes connaissent bien aussi l'imprévisible, individuel (l'accident, la maladie, la mort en couches...) ou collectif (les épidémies, les guerres, les catastrophes) qui bouleversent ces régularités, les familles et leurs descendants.
Entre régularités et imprévisible, cela n'empêche pas toutes les histoires de vie d'être parfaitement singulières et passionnantes. Sans doute est-ce cela que recherchent les généalogistes et qui donne sens à leur quête, la particularité des destins individuels malgré le cadre, somme toute étroit, d'une vie à une époque donnée ?
En 1630, à St Marcel d'Urfé, c'est Etienne Gazel, bachelier en théologie et précepteur du fils du seigneur du lieu qui tient le registre des baptêmes, mariages et sépultures. Il note les baptêmes et les mariages en pleine page, mais les sépultures succinctement dans la marge. Dans les pages qui correspondent à la fin de l'année 1631 et au début de 1632, les décès l'emportent de beaucoup sur les baptêmes. La peste sans doute, dont l'épidémie s'atténuera pour reprendre sporadiquement comme en 1637 où le premier ancêtre dont j'ai retrouvé la trace Marcel Godard meurt à 25 ans comme ses deux filles. Sa femme Gilberte Buysson et ses trois fils survivront. Elle se remariera en 1651 et aura d'autres enfants.
La généalogie ne soigne pas, ne console pas, ne relativise pas la pandémie que nous vivons, mais c'est une activité parfaite pour rester à la maison. Alors, pourquoi ne pas essayer ?
Si l'histoire de mes ancêtres vous intéresse, n'hésitez pas, j'en ai fait un livre
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