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Isolement - jour 32

Photo du rédacteur: Danièle Godard-LivetDanièle Godard-Livet

Aujourd'hui j'ai essayé de réfléchir.

La date du 11 mai, est-elle une bonne date ? Je réponds oui, car c'est un lundi (c'est normal de recommencer un lundi) , c'est après les ponts de mai (que tout le monde attendait pour partir loin) et ça laisse un mois pour tout préparer (quand votre chef vous donne un mois pour rendre un dossier, c'est bien, c'est large). Donc oui, d'accord pour le 11 mai.

Ensuite, j'ai essayé de comprendre comment fonctionnerait Stop-Covid, l'application qui communiquerait par bluetooth entre téléphones à courte distance. Je suis déjà tellement traquée par facebook, google, netflix, amazon, orange...qui savent où je vais, qui je fréquente, ce que je consomme, mes activités préférées, les appareils connectés dont je dispose, les idées que je défends et celles que je n'aime pas...que cela ne me gêne pas de m'inscrire sur Stop-Covid, si c'est pour la bonne cause (et même si mon assureur en profite pour augmenter ma prime). Rester vivant est une cause qui mérite des efforts.

Mais je lui dirai quoi à Stop-Covid ? Que mon statut est indéterminé ? Pas malade, pas testée, sans intérêt. Et il y aurait quelques malades testés volontaires pour s'inscrire sur Stop-Covid...dont on devrait s'éloigner par précaution. Je ne comprends pas et cela me fait la tête comme un chou-fleur.

J'ai pourtant essayé de m'informer et je vous laisse un bon article de M. Olivier Hertzscheid, maître conférences en sciences de l'information et de la communication, spécialiste des questions relatives aux usages numériques : l'immunité collective numérique, ça n'existe pas. Pas vraiment facile à lire et Je vous résume avec ses mots et son schéma :

"Il faut bien sûr disposer de données "brutes" pour éclairer des prises de décision en matière de santé publique. Mais ce qui est faux et dangereux, c'est de considérer que toute donnée brute, dès lors que son recueil est massif, suffit à informer la décision de manière conjoncturelle ou à pallier les manques structurels récurrents d'un financement des politiques et des infrastructures de santé publique. C'est cela, le poison du solutionnisme technologique et des approches exclusivement data-centriques.[...]

Le suivi épidémiologique est avant tout un suivi humain et de terrain. Utiliser aussi les approches épidémiologiques "classiques", soit "compartimentales" soit "individus centrées" qui se nourrissent de ces enquêtes et entretiens de terrain. Et donner aux hôpitaux et aux centres de soins les moyens et les capacités d'assurer - en plus du reste - le suivi de ces données épidémiologiques et la prise en charge des cas déclarés ou couvants. Si en plus de cela on peut disposer de stocks qu'on ne considérera jamais comme des dépenses inutiles, et bien sûr prendre des décisions politiques claires et si possible rapides (il y a eu du retard sur les mesures de confinement), cela ne devrait pas trop mal se passer ou en tout cas ne pas entraîner de sur-mortalité purement et politiquement circonstancielle."




 
 
 

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