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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Isolement - jour 34


ça ne vous fait penser à rien ?

J'ai encore passé ma journée dans les vieux registres...pour vous rapporter un récit qui manque de la saveur des vraies histoires de vie, car la discrétion en pâtirait.

La Buchette et ses occupants au fil des ans, anonymisée donc (comme on dit maintenant).

De la fin du 18eme siècle à la fin de la première guerre mondiale, le petit monde qui habite Lissieu reste très hiérarchisé, les maires que s'est choisi la commune pendant toute cette période en témoignent (voir mon post du 15 mars).

Les grands propriétaires nobles d'ancien régime et des bourgeois lyonnais confient leurs domaines à des fermiers ou des grangers qui eux mêmes emploient des journaliers et des domestiques. Ils seront remplacés par des grands bourgeois qui rachèteront les grands domaines et feront de même pour leurs terres et emploieront aussi à leur service jardiniers, cochers et autres domestiques. Si les fermiers ont plutôt une situation stable, grangers, journaliers et autres domestiques sont extrêmement mobiles et changent au gré des offres de leurs employeurs.

Entre ces catégories existent de petits propriétaires de terre qui cultivent avec la main d'oeuvre familiale et subiront à Lissieu les aléas familiaux (mort prématuré d'un père ou d'une mère, enfants peu nombreux ou de sexe féminin...) et la grande crise agricole du phylloxera qui videra Lissieu de ses bras.

Les habitants des deux maisons de la Buchette sont des petits propriétaires venus de Dardilly et installés à Lissieu dans les années 1760. Grâce aux recensement de population, on peut suivre la composition des familles de 1841 à 1936.

De 1841 à 1891 les deux maisons sont pleines :

8 occupants en 1841

11 en 1851

12 en 1862

11 en 1866

14 en 1872

15 en 1881

11 en 1891

De 1901 à 1921 Il n'y a plus que deux vieux célibataires et leur mère.

La Buchette suit la dynamique générale de la population de Lissieu qui a atteint son maximum de 573 habitants en 1881 qu'elle ne retrouvera que dans les années 1960.


En 1921 c'est une arrière-arrière-petite fille du premier arrivant à Lissieu qui reprendra la ferme avec son mari venu de Saône et Loire et une famille de locataires. Son frère étant mort des suites de la Grande Guerre et sa soeur étant restée sans enfant, elle a sans doute recueilli toutes les terres de la famille. Ma voisine est l'unique petite fille de cette pionnière revenue à la terre dans les années 1920, et les terres de ces ancêtres qui ne nourrissaient plus personne au début du siècle dernier ont pris de la valeur.

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