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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Isolement Jour 7


les produits de combat

Autrefois, je vivais dans une tour du 13eme arrondissement de Paris : 30 étages, 300 appartements, au moins 600 personnes et quatre ascenseurs qui ne permettaient de maintenir la distanciation sociale que si l'on n'était que deux dans la cabine.

J'y pense depuis ce matin en termes de confinement et je sais que j'ai de la chance d'avoir un jardin, suffisamment grand pour confiner beaucoup de monde. J'ai de la chance que mon seul souci soit l'arrêt des activités de l'entreprise qui assure la tonte. Petit souci d'ailleurs car les primevères et les pâquerettes sont plus belles que d'habitude.

Je poursuis ma lecture de La peste , et j'ai beau savoir qu'elle se voulait une métaphore de la montée du nazisme, je m'étonne de la clairvoyance de Camus. On s'y croirait :

Alors que la peste, par l'impartialité efficace qu'elle apportait dans son ministère, aurait dû renforcer l'égalité chez nos concitoyens, par le jeu normal des égoïsmes, au contraire, elle rendait plus aigu dans le coeur des hommes le sentiment de l'injustice. Il restait, bien entendu, l'égalité irréprochable de la mort, mais de celle-là personne ne voulait.

Une preuve de plus, si nécessaire, que la littérature et les grands écrivains surpassent en capacité d'analyse et de prédiction bien des instances gouvernementales.

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