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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

La Bâthie


Je ne l'ai pas reconnu tout de suite, le grand silo près de la gare désaffectée de La Bâthie dans le pays de ma mère ; c'est là que nous nous garons lors de nos escapades à La Bâthie. Mon oncle avait gardé la maison familiale construite par leur grand-père qui était devenue la résidence secondaire qu'il bichonnait. Il est mort maintenant et ma mère n'avait rien conservé à La Bâthie, ni pré, ni verger, ni chalet, ni maison ; nous n'avons plus d'attache à La Bâthie, juste des tombes au cimetière et quelques souvenirs.


La famille de ma mère était une famille de pluri-actifs comme il y en avait beaucoup dans cette vallée de l'Isère, se partageant entre un poste de comptable à l'usine de carborandum d'Arbine (déjà l'électrochimie en Tarentaise, juste après la Maurienne et l'Oisans), un café près de l'église, des activités agricoles et un potager. Il y avait encore deux ou trois vaches qui couchaient sur des feuilles de châtaigniers dans l'étable lorsque j'étais enfant en visite et un chalet d'alpage à Bénétan où je suis allée quelquefois pour quelques jours, alors qu'il était devenu (pour moitié) le chalet de vacances de mon oncle, plein des souvenirs d'enfance du frère et de la soeur et de leurs très nombreux cousins et cousines.

A la génération précédant celle de mon grand-père, les enfants s'employaient à Paris dans des petits métiers de service, épousaient néanmoins une payse qui rentrait accoucher chez sa mère avant de repartir pour ne revenir au village qu'au moment de la retraite. J'ai écrit l'histoire de ces familles bâthiolaines pour me souvenir des histoires que me racontait ma mère et que je n'écoutais pas, retrouver des cousins et cousines, comprendre les héritages et les inimitiés. A la génération de mon grand-père, certains sont partis avant la première guerre mondiale s'employer au Canada, sont rentrés en France faire la guerre et sont repartis. C'est ainsi que j'ai des cousins au Canada près de Shawinigan... pas encore retrouvés.

Pour La Bâthie et ses environs, J'ai encore un correspondant à Cevins et une cousine (par alliance) à Esserts-Blay (bonjour Marc, bonjour Martine), ma cousine Rolande de La Bâthie (héritière de l'autre moitié du chalet) ne donne plus de nouvelles, tout comme cet Yves, devenu breton puis parisien qui avait gardé la maison de ses ancêtres à La Bâthie, que j'ai aidé à exploiter la généalogie de sa famille (sa grand-mère était une cousine de la mienne) et les lettres de guerre de son grand-père mort en 16 devant Verdun ; Marc a écrit l'histoire des ardoisières de La Bâthie et de Cevins, depuis longtemps abandonnées mais qui font aussi partie de l'histoire de la famille et sont toujours une destination de randonnée à quelques 2000 m d'altitude.


Tout a changé après la seconde guerre mondiale, ma mère a fait des études à Lyon, et y a rencontré mon père. Le barrage de Roselend a été construit (juste après celui de Tignes) et c'est à La Bâthie que se trouve la centrale (souterraine) de Roselend-La Bâthie. L'usine où travaillait mon grand-père a changé plusieurs fois de multi-nationale propriétaire mais existe toujours et produit encore des abrasifs pour une partie de son activité. C'est du patron de l'usine dans les années 30 que venait la passion de ma mère pour les huîtres, il en offrait à ses employés pour Noël (pour l'iode sans doute qui manquait tant aux populations savoyardes) !

Si ces histoires vous intéressent, vous pouvez les trouver dans les livres écrits par Marc et moi.



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