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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Puy-Guillaume (et Thiers)


La force des photos de Nelly Monnier et Eric Tabuchi tient dans la sensation de grande familiarité qui s'en dégage sans qu'on puisse véritablement se l'expliquer, ni toujours retrouver le lieu exact où elles ont été prises.

J'ai passé toute mon enfance et mon adolescence à Puy-Guillaume et j'ai facilement retrouvé les lieux des prises de vue : un des quatre pavillons où la verrerie installa ses cadres en 1902, une maison grise de la rue de la verrerie avec sont garde-corps en bois et les cheminées de la verrerie, un cabanon de l'emprise SNCF près des voies, de la gare et des zones de déchargement des sables de Fontainebleau ; tous à moins de 100 m à vol d'oiseau de la maison de mes parents.

Puy-Guillaume, ARN, Livradois
Trois photos Nelly Monnier, Eric Tabuchi

L'emprise SNCF était une de nos aires de jeux, nous étions très copains avec les deux fils de la garde-barrière et un autre de nos copains habitait un pavillon de la verrerie. Nos autres aires de jeux étaient le ruisseau de la Credogne et son bief, et la rivière Dore ; plus tard, la maison bourgeoise à l'abandon que nous avait confiée la municipalité pour en faire un club de jeunes (devenue désormais foyer-logement pour personnes âgées).


Google Maps, photo ARN et aires de jeux

Mes parents se sont installés à Puy-Guillaume en 1952 et y ont vécu toute leur vie. Mon père était auvergnat, ma mère savoyarde et ils s'étaient rencontrés à Lyon pendant leurs études après la guerre. Le hasard les a conduits dans cette petite ville (moins de 3000 habitants) qui n'est guère connue que pour sa verrerie et le fait d'avoir eu Michel Charasse pour maire pendant plus de 30 ans. J'ai raconté leur vie dans Une vie à Puy-Guillaume que vend Chris la très dynamique vendeuse de la librairie Les petits papiers qui a su le dénicher sur internet.

Thiers, la ville où je suis née, celle aussi où j'ai appris à conduire a retenu Nelly Monnier et Eric Tabuchi (cinq clichés). Ils me sont familiers mais impossibles à situer sauf celui de l'arrivée à Thiers lorsqu'on vient de Puy-Guillaume.


ARN, Thiers, livradois
Cinq photos Nelly Monnier Eric Tabuchi

Thiers, capitale mondiale de la coutellerie, vit désormais en bas, près de l'autoroute et de la Dore, mais cette "ville basse" n'est pas celle dont parlait George Sand dans La ville noire ; la sienne se tenait au bord de la Durolle où étaient établies les entreprises de coutellerie et les moulins à papier ; un des premiers romans français à situer, en 1860, ses personnages et son intrigue au cœur du monde du travail.

Pas plus celle de Jean Anglade, le prolifique romancier originaire de Thiers et conteur de la vie des petites gens, dont on oublie trop qu'il ne fut pas uniquement un auteur régionaliste.


Les clichés de l'Atlas des régions naturelles ne sont pas tant évocateurs de souvenirs que rappel du matériau dont je suis faite, le socle de ma vision du monde.

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