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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Qui était le comte O'Mahony, propriétaire de Montvallon ?


le comte O'Mahony à l'époque de son arrivée à Lissieu

Lorsqu'il revend en 1857 le chateau de Montvallon à la famille Chavanis, Arsène O'Mahony est proche de la fin de sa vie; il mourra à Lyon en 1858. Il n'a passé qu'une dizaine d'années à Lissieu à son retour d'exil en Suisse à Fribourg, mais trois de ses 18 enfants y sont nés (en 1846, 1849, 1851) et la seconde de ses trois épouses y est enterrée avec lui au pied de l'église de Lissieu.


Le domaine de Montvallon

Au recensement de 1851, le château de Montvallon abrite le comte O'Mahony et sa troisième épouse, 6 enfants (sur les 18 qu'il a eus de ses trois épouses mais dont beaucoup sont morts en bas âge), Un instituteur et une institutrice, 1 valet de chambre et 7 domestiques. le valet de ferme se nomme Pierre Pin et son épouse jeannette Boucher.


Arsène revend Montvallon par acte du 10 août 1857, la propriété est ainsi décrite : 1° Le domaine dit de Montvallon, que M. le comte O'Mahony possède sur la commune de Lissieu, composé de maison de maître, bâtimentss d'exploitation, ferrils, écuries, hangars, four, cellier, cour, jardins, verger, prés, vignes, forêt, bois taillis et terres, le tout d'un seul tinement d'une contenance garantie de onze hectares quarante deux ares, vingt centiares avec toutes ses dépendances, les pressoir, cuves, vases vinaires et tous les immeubles par destination. 2° Un petit fonds planté en acacias joignant à l'ouest la terre portant le numéro 179 du cadastre, dépendant du domaine de Montvallon. 3° Un droit de prise d'eau dans le bois appartenant au sieur Benoit Voisin, propriétaire cultivateur et dama Jeanne Marie Magnin sa femme, demeurant à Lissieu. Le domaine de Montvallon est confiné à l'est par l'ancienne route impériale de Paris à Lyon, les vignes et terres de Florentin, au nord par les terres et vignes de Florentin, bois à Murat, terres et vignes à Thibaut, terre à Delorme, pré à Combet, à l'ouest par la terre de Delorme, par celle de Thibaut, par le chemin de la croix Rampeau et par la terre de Vianay, les terres et vignes de Napoly, le bois défriché de Dumontet, la propriété de Cuzin et celle du Gros.


Une vie peu commune

Arsène O'Mahony(1787-1858) est le fils de Barthélémy O'Mahony(1748-1825), émigré d'Irlande en France à 15 ans, à la suite de la tradition qui mit beaucoup d'Iralndais au service du roi de France suite à la destitution de Jacques II.

Arsène né en France y restera un temps avec sa mère lors de l'émigration de son père pendant la révolution, père qu'il rejoindra ensuite pour être elevé en Allemenagne, en Angleterre. Il commence une carrière militaire aux côtés de son père alors au service du roi du Portugal,. Rentré en France comme prisonnier de guerre en 1804, il parviendra à faire échanger son grade portugais contre un grade français et à conserver une solde de non activité jusqu'en 1818.

Mais c'est dans l'écriture et particulièrement dans la presse qu'il poursuivra son engagement. Plume habile et acerbe, il a contribué à d'innombrables journaux ultra-conservateurs et ultra-catholiques. Engagement qu'il poursuivra tout au long de son exil à Fribourg de 1830 à 1846, puis lors de son retour en France à Lissieu.

Il se décrit ainsi : « Il y a longtemps que les impies m'appellent un fanatique, les ministériels, un frondeur, les constitutionnels, un ultra, et les courtisans, un factieux. Embarrassé du choix entre tant de titres, j'en ai adopté un autre que peu de gens m'envieront et que personne ne m'arrachera, c'est celui de catholique romain. » [Lettre à M. de Laurentie, 1828] . Défenseur convaincu de la branche aînée des Bourbons, c'est l'accession au trône de Louis Philippe qui l'avait conviancu de partir en exil.

Trois de ses filles seront religieuses dont Marie Monique Victorine (1825-1845) déclarée morte en odeur de sainteté après la profanation de sa tombe par Garibaldi.


Implication dans la vie municipale

Contrairement aux autres châtelains de Lissieu Arsène O'Mahony ne fut pas maire de Lissieu. On lui connaît cependant une affaire qui l'opposa à la municipalité de Lissieu alors dirigée par Charles de Charrin.

La commune conteste la fermeture par un mur de la ruette des favières bordant la propriété du comte O'Mahony, cette ruette étant la "possession de la commune depuis un temps immémorial". le préfet ne suivra pas la commune, le Conseil d'Etat sollicité, non plus.


C'est bien plus tard que viendra la revanche de la commune. Le château et la ferme de Montvallon devenus propriété de la famille Chavanis, puis de la famille de Fenoil sera acheté par la commune (450 000 F), dépouillé de sa grille d'entrée monumentale, laissé à l'abandon, puis détruit en 2014. La ferme et le bois de chènes centenaires deviendront en 2020 la propriété d'un conseiller municipal qui coupera le bois. Quelques Lissilois s'en souviennent encore. Les autres doivent désormais consulter les archives*. Ne reste à visiter que la chapelle de style camarguais construite dans les années 50 par les derniers propriétaires.


Toutefois le parc profite désormais aux écoliers de Montvallon ce qui fait sans doute chaud au coeur d'Arsène O'Mahony qui avait reçu une éducation soignée (en français, anglais et allemand) et s'efforça de faire de même pour ses propres enfants.




* un site est consacrée à la famille O'Mahony: http://maison.omahony.free.fr/, ainsi que plusieurs livres :

- Sur les pas de Marie O'Mahony (1825-1645) par Véronique Winther

- Un gentilhomme irlandais au service du roi de France-Le comte O'Mahony (1748-1825) et sa descendance par Dominique Barbier




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