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  • Danièle Godard-Livet

Z comme Zizanie


Aujourd'hui, pour ce dernier jour je voudrais vous raconter mes mésaventures de généalogiste bénévole.

Tout au départ, une certaine incrédulité s'empare des descendants : « Est-il vraiment possible de retrouver ses ancêtres et de découvrir des choses sur ce qu'ils ont vécu ? »

Au début, vos recherches sont suivies avec intérêt et gratitude : « c'est à peine croyable de pouvoir lire l'acte de mariage de son ancêtre et tout ce temps que vous y consacrez ! »

Puis vient le moment où l'on conteste une de vos trouvailles : « Non, ce n'est pas possible, il n'a jamais été marié ! Elle n'a jamais eu d'enfant…. »

Devant les preuves, on cède, on admet...mais « il ne faudra pas en parler ! »

C'est alors que vous vous apercevez que plonger dans l'histoire de sa famille n'est pas sans risque. Il faut être très délicat pour ne froisser personne. Tel qualificatif attribué à un arrière-grand-père ou à une arrière-grand-mère a vite fait de choquer. Telle découverte devra rester secrète.

Et là où vous croyiez rassembler la famille autour d'un récit commun, vous vous rendez compte que vous avez réveillé de vieux ressentiments enfouis, des peurs inavouées et des chagrins encore vifs. Et pire, on commence à se méfier de vous, à craindre ce que vous écrivez et partagez.

Que faire ? Pour ma part, j'ai choisi de ne parler que de mes propres ancêtres et de devenir un auteur à part entière qui s'autorise à dévoiler sa subjectivité et son propre ressenti de sa propre histoire, et non la vérité. Mais je sais maintenant que la généalogie est une activité à haut risque pour la paix des familles qui sont les premières à défendre le droit à l'oubli.

Et vous, comment faites-vous ?

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