Deux cents ans d'histoire scolaire à Lissieu

Délibération du conseil municipal de Lissieu du 1er novembre 1825

En accueillant le 1er septembre 2025 l'école privée hors contrat St Dominique Savio, dans les locaux de la paroisse construits pour l'école des Soeurs de St Joseph, c'est à un retour deux cents ans en arrière que l'on assiste à Lissieu.

C'est le 1er novembre 1825 que le conseil municipal de Lissieu examine la demande de la congrégation des soeurs de St Joseph d'établir à Lissieu une école pour l'éducation des enfants :

"Ce jourd'hui premier novembre 1825 le conseil municipal de la commune de Lissieu convoqué par monsieur le maire d'après la lettre de Mr le Prefet du 16 septembre 1825 à effet de délibérer sur la convenance qu'il pourrait y avoir d'établir dans la commune des soeurs dites de St Joseph pour l'éducation des enfants. Conformément à l'article 3 de la loi du 24 mai 1825 relative à l'autorisation légale des congrégations religieuses rapportée au receuil administratif du département du Rhône n°25 année 1825. Après avoir obtenu le consentement de l'évèque diocésain et certain de l'existence légale de ladite congrégation, a été d'un avis unanime sur tout l'avantage qu'il pouvait résulter d'un pareil établissement et en conséquence voté pour qu'avec l'autorisation de Monsieur le préfet lesdites soeurs fussent au plus tôt installées dans la maison que la commune leur destine.

Fait et délibéré à Lissieu le 1er novembre 1825" Pinet,Durosier, Guyot, Thibaut, Rivoire adjoint, Charité, inet, Duchamp maire

Etienne Guyot propriétaire du château de La Roue et de l'ancien fief de Lissieu et son beau-frère Jean Théodore Durozier viennent d'être nommés conseillers municipaux suite à deux décès, mais l'idée d'établir une école pour les enfants vient, dit-on, de Marie Louise Guyot épouse de Jean Théodore Durozier. Etienne et Marie Louise vont mourir très vite en 1826 et 1833*; c'est à Jean Théodore Durozier, héritier universel de son épouse que reviendra la tâche de mettre en oeuvre le voeu de son épouse et la vente de ses biens... pendant son mandat de maire de Lissieu de 1826 à 1830 et jusqu'à sa mort en 1855, alors qu'il a quitté la commune et vendu La Roue à de Charrin en 1838, mais reste encore un gros propriétaire (c'est sa fille qui terminera le démembrement de l'ancien fief).

J'ai raconté ailleurs comment la place publique de Lissieu s'est trouvée fort réduite à la suite de ces ventes et de la privatisation de l'enclos de la maison des soeurs par la construction d'un mur d'enceinte. Avec le long de la rue de l'église un patchwork de propriétés communales (presbytère et son jardin, local ADMR), paroissiales (maison des soeurs, tours jumelles et sa porte "gothique") et privées.

L'école de garçons de Lissieu ne sera construite qu'en 1834 et longtemps encore les filles de Lissieu iront dans l'école des soeurs devenue école communale dans les années 1880. Jeanne Charles, soeur St Thomas, décédée en 1883 est dite institutrice communale; c'est la dernière soeur qui officie à Lissieu. Son nom est mentionné sur la stèle funéraire du mur nord de l'ancien cimetière autour de l'église que certains prennent faussement pour la tombe de la soeur du saint curé d'Ars

Toutefois, longtemps encore les écoles du bourg resteront séparées, garçons et filles chacun de leur côté. C'est en août 1977 que le conseil municipal de Lissieu accepte la décision de l'inspection académique de réunir les deux écoles du bourg en une seule école primaire mixte. Un groupe scolaire vient d'ouvrir la même année à Bois Dieu, mixte lui aussi. Mais ce n'est qu'en 1983 que sera créée l'école de Montvallon.

délibération du conseil municipal de Lissieu 1977

Concernant la nouvelle école privée hors contrat installée à la maison des tours propriété de la paroisse (la troisième de Lissieu ): l'annonce en est faite dans le bulletin municipal de juin 2025 avec l'assurance qu'aucune gène ne sera occasionnée, les enfants étant véhiculés et la cantine non prévue (et l'école déjà complète).

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• la très belle stèle funéraire du frère et de la soeur Guyot est à admirer sur le mur sud de l'église de Lissieu.