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  • Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

Lissieu au 18e siècle


La fin du 17e siècle à Lissieu avait été marquée par une forte activité religieuse :

instauration de la compagnie du Saint-Sacrement en 1663, travaux sur l’église en 1681, consécration de la chapelle de Bois Dieu en 1698, construction de la chapelle Notre-Dame des combes et instauration de son ermitage en 1704.

La compagnie de Saint-Sacrement interdite par Louis XiV en 1660 aurait subsisté en Lyonnais jusqu’en 1730. On n’en entend plus parler à Lissieu.


Les années TOLOZAN 1732-1771)


On sait qu’en 1732 AntoineTholozan (1697-1754) achète le fief de Montfort et achève la maison forte de Monfort qu’il lèguera à son fils Louis Tolozan de Montfort (1726 - 1811) qui le cèdera à son frère Jean François. Jean François Tolozan de Montfort achètera en 1764 la terre de Lissieu à Masso de la ferrière .Jean François Tolozan de Montfort (1722-1802) est avocat général en la cour des monnaies, puis maître des requêtes et intendant du commerce à Paris. Il fera construire une vaste terrasse à la Roue et un pavillon de chasse au dessus du bois.


La famille Tolozan ne manque pas de panache :

On raconte qu’Antoine est arrivé en 1717 à Lyon en sabots de son Dauphiné natal. Il entra comme garçon de comptoir chez M. Genève, fabricant de Lyon . Il fait fortune dans la banque et le commerce et la fabrication de la soie et fait construire à Lyon deux magnifiques demeures l’une dans la rue Longue, l’autre sur la place Tolozan.

Son fils Louis Tolozan de Montfort est principalement connu pour avoir été le dernier prévôt des marchands de Lyon avant la révolution (de 1785 à 1789) et avoir géré les grèves et manifestations des ouvriers de la soie, dite "révolte des deux sous"1 en 1786. Il se réfugie à Versailles et donne sa démission, il ne rentre à Lyon qu’après la Terreur et se retire dans son château d’Oullins. Il meurt à Lyon, le 1er décembre 1811, dans son appartement du 9 Port Saint-clair.


Le temps des demoiselles et des veuves à Bois Dieu et Montvallon


Bois Dieu avait été acheté à la fin du 17e siècle par Jacques Millière qui en avait fait bénir la chapelle en 1698. c’est aussi lui qui avait donné de l’argent à l’église pour avoir un banc dans la nef en face de la chaire.

En 1732, transfert de propriété entre les héritiers de Jacques Millière, du frère Jean-Baptiste vers sa sœur Madeleine, chacun marié à une sœur et un frère Trollier du Poncier; séparation de biens (et de corps ?) en 1743 de Madeleine Millière et de son mari Antoine Trollier pour éviter les réclamations des créanciers (après l’achat du domaine du Dodat ?),

Les deux filles ainées de Madeleine Millière héritières universelles en 1760 de leur mère versent une pension à leur pèrejusqu’à sa mort en 1762.

Puis de 1762 à 1815, gestion des demoiselles Trollier sur les terres héritées de leur mère acquises par leur père et leur grand-père maternel. La dernière des demoiselles Trollier en fait don à Mme Veuve de Rocofort sa voisine qui le conservera jusqu’en 1829. Aucune ne semble avoir amélioré le domaine ni le château.

Lors de l’inventaire de 1760, Bois Dieu montre un mobilier usé et passé de mode :

"Quant au mobilier, il indique un luxe certain, mais un luxe passé. Les meubles sont presque tous usagés, hors de service, rompus… Il semble, d’autre part, qu’il règne un certaindésordre : toutes les pièces ne sont pas habitées.Dans une grande salle on trouve : « douze fauteuils bois fayard garnis de jonc presque hors de service », « quatre grands bancs de jardin en partie rompus »… « une table, ses pieds dorés, son dessus en marbre, les pieds presque hors de service »… Une pharmacie en verre et étain, vide ; dix petites tapisseries très usées, quatre portraits de famille, un miroir rompu…"


À Montvallon passé aux mains des Philipon en 1757 (Jean Louis Philipon de la madeleine [1734-1818] époux de Marie Morel [1748 -], on voit surtout apparaître une Louise Philipon [1729-1797] comme gestionnaire des propriétés et tenant pension de retraite pour des bourgeois de Lyon n’ayant plus toute leur tête, puis une veuve Philipon (sans doute Olympe Morel épouse du fils de Jean Louis Philipon) chez qui viendra mourir son oncle jean Baptiste Louis Morel [1744-1821]. Louise Philipon est aussi décédée à Lissieu.

Là encore des propriétaires prestigieux2 qui n’apparaissent que bien peu à Lissieu, si ce n’est pour gérer leurs domaines et recevoir les comptes de leurs grangers.


Les derniers seigneurs de Lissieu et le château de la roue


C’est Anne Nicolas Mermier qui achète en 1771 à Tolozan les fiefs de Montfort, la clôtre, Lissieu et La Roue et fait construire en 1775 le château. Il revend très vite à Joseph Henri Lambert de Lissieu qui revend en 1791 à son beau-père.jean Alexis Guyot de Champferrand

Un siècle après la construction du château de Bois Dieu et seulement 15 ans avant la Révolution Lissieu s’orne de son plus beau château qui recevra quelques visiteurs prestigieux [Mme Clotilde de France, princesse de Piémont a passé par Lyon ainsi que le comte de Provence frère du roi note le curé de Lissieu en 1775], mais n’abritera sans doute que rarement ses propriétaires..


La révolution


Ni les demoiselles Trollier, ni Mme veuve Rocofort, pas plus Louise Philipon ou Mme Veuve Philipon, ni même Philipon de la Madeleine n’eurent à pâtir de la Révoltion, il n’en sera pas de même du dernier seigneur de Lissieu et à ses alliés. Puis la Révolution va changer bien des choses à Lissieu, d’abord par l’accès aux affaires municipales de Lissilois habitants Lissieu grâce à l’instauration du suffrage universel masculin, puis grâce au démembrement des propriétés de l’ancien régime qui va augmenter le nombre de Lissilois propriétaires de la terre qu'ils cultivent et les surfaces de leurs exploitations.



1La révolte des deux sous, à Lyon, en 1786, est une insurrection des ouvriers de la soie, prémices de la Révolte des canuts de 1831.Le, les ouvriers en soie réclamant l’application d’un tarif promis deux mois auparavant (une hausse de 2 sols par aune) se mettent en grève. Ils sont rapidement suivis par les chapeliers qui souhaitent obtenir une augmentation de leur prix de travail à la journée.Trois émeutiers, Jean-Jacques Nerin, Joseph-Antoine Diapano ainsi que Pierre Sauvage, sont arrêtés et pendus le 12 août.Cette insurrection marquera la mémoire des ouvriers lyonnais, qui se révolteront à nouveau en 1831 et 1834. Elle marque la rupture entre le groupe des tisseurs et celui des donneurs d’ordre, unis auparavant dans la défense de leur travail. De nombreux chefs d’atelier canuts se souviendront, pendant la Révolution et après, du refus des autorités et des riches marchands d’accepter une certaine solidarité de métier durant les crises

2Jean Louis Philipon de la madeleine membre titulaire (1771) de l’Académie des Sciences, Belles Lettres, et Arts de Besançon Président de l’administration centrale du Rhone sous le directoire, Avocat du roi près la chambre des comptes de Besançon.En 1786 il fut nommé intendant des finances du comte d’Artois. Arrêté après le 10 août, il se retira de la politique, reçut comme homme de lettres un secours de la Convention (1795) et fut nommé bibliothécaire au ministère de l’intérieur. En 1814, le comte d’Artois le nomma intendant honoraire de ses finances.D’une courtoisie d’homme de I'ancien régime, il publia plusieurs comédies (le Dédit mal gardé, Maître Adam, les Troubadours, etc.), des chansons pleines de charme et de décence (parues sous le titre de feux d’un enfant du vaudeville). Il fit paraître : Manuel épistolaire, Dictionnaire de rimes, Grammaire des gens du monde, et une édition de la Petite Encyclopédie poétique François Morel était Prévot, Maître chirurgien en 1772, médecin en 1807, 1808, professeur au collége royal de chirurgie de Lyon Marie et François Morel enfants de Leu Henri Morel, Bourgeois de Lyon, maître et marchand teinturier de soie, propriétaire et industriel, appartiennent à la famille qui deviendra la famille Morel-Journel

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